mardi 24 décembre 2013

Feu follet




Feu follet

Folie aux joues creusées par le vent
la bouche fleurie par la douceur des murmures
folie adolescente dansant sa farandole
fluette enfant de nuit de nacre et d'ivoirine
étincelle de nos envoûtements

Où es-tu ? Je te cherche je te cherche
à en perdre la tête et te trouve
titillant de ton rire aigu ma pauvre âme défaite
tel un bris de silex tel un bruit de clochette
sautillant sur toutes nos petites joies perdues

Te voilà accouchée d'une étoile
avortée d'une amour
apeurée entre deux feuilles mortes
se dressant de ton long sur une tombe ancienne
maigre lueur de cristal sur nos vibrations secrètes

Flammerole des jardins grelot de comète
danseuse de cimetière sur les bijoux d'une morte
te voilà emmène-moi bien loin
de ton nid crénelé de cercueils et de vide
quelque part dans la nuit de l'azur tout là-bas

J.B. in Élégie pour un kaléidoscope.




Photo : Feu follet

Folie aux joues creusées par le vent
la bouche fleurie par la douceur des murmures
folie adolescente dansant sa farandole
fluette enfant de nuit de nacre et d'ivoirine
étincelle de nos envoûtements

Où es-tu ? Je te cherche je te cherche
à en perdre la tête et te trouve
titillant de ton rire aigu ma pauvre âme défaite
tel un bris de silex tel un bruit de clochette
sautillant sur toutes nos petites joies perdues

Te voilà accouchée d'une étoile
avortée d'une amour
apeurée entre deux feuilles mortes
se dressant de ton long sur une tombe ancienne
maigre lueur de cristal sur nos vibrations secrètes

Flammerole des jardins grelot de comète
danseuse de cimetière sur les bijoux d'une morte
te voilà emmène-moi bien loin
de ton nid crénelé de cercueils et de vide
quelque part dans la nuit de l'azur tout là-bas

J.B. in Élégie pour un kaléidoscope.

mercredi 18 décembre 2013

Les mots m'ont abandonné




  1. Les mots m’ont abandonné
    Au seuil d’une aube réprouvée
    Mon être est aphone
    Depuis bien longtemps

    Plus de chant de cavaliers solitaires
    Sur la terre aride
    Plus de clameurs de glaives
    Au lointain

    J’entends les murmures
    Du silence
    Mon cerveau a dévoré la folie
    De mon cœur

    Mes rêves gisent dans la corbeille
    Comme des fruits desséchés
    Des chimères noires
    Pendent aux solives

    Serai-je muet désormais ?
    Aveugle le long des chemins ?
    Pour m’éteindre paralysé
    Sur un lit de braises refroidies

    J.B. juin 1958

vendredi 13 décembre 2013

Un extrait de Ténéré;

Est-il possible que j'existe depuis
la nuit des temps?
La naissance seule m'a fait prendre
conscience du désert
dans lequel je me suis mis
à jouer comme on joue
dans le sable à construire
des châteaux éphémères

J.B. in Ténéré, p.21, éditions Mémor, 2004

lundi 9 décembre 2013

Le dieu d'hiver.

Le dieu d’hiver surgit à l’orient de mon âme
L’onde court de frisson en frisson
Dans la mer inconsciente

Mon cœur se butte au récif de la raison
La rose se fige dans l’envol du crépuscule
Mer de délices fatals

Mer où je plonge nu à l’aube de moi-même
Mer infinie aux longues veines d’écume
Baignant l’astre déraisonnable

Où je ne comprends plus rien
Ni de moi-même
Ni de ce que j’aurais pu être
Ni de ce que je pourrais devenir

JB. janvier 1953. Texte revu et corrigé en déc.2013.