vendredi 24 août 2012

J'ai lu dans Inédit nouveau


quand on se souvient de soi!  ( Paul Van Melle)

 

Il ne faut pas être vieux pour se souvenir de ce que l'on a fait au cours de sa vie passée, mais il importe de prendre ces souvenirs cum grano salis. Ce que fait très bien Roland Nadans, qui publie pour la deuxième fois une anthologie d'une part (sinon il faudrait au moins dix gros volumes) de ses oeuvres, surtout poétiques ou d'humour léger, laissant à un avenir les autres. Il a gardé le même dire et a simplement revu et augmenté le contenu de ce trop bref Vivre quand même parce que c'est comme ça. Après "Le Dé bleu", il a confié cela à "Gros Textes", parfaitement adapté à ce type d'ouvrages toujours un peu hors-norme. J'avoue que, n'ayant pas connu la pemière édition, j'ai pris tout mon plaisir à cette deuxième, conscient que jamais cet auteur n'écrira ni ne publiera comme tout le monde. Je parlais d'humour léger. C'est que sans jamais être lourd, Nadaus n'épargne rien ni personne. Ce qui m'enchante car ceux qui se cachent derrière la langue ou la vraie vie ne me correspondent pas. (Gros Textes, cave de Fontfourane, F 05380 Châteauroux-les-Alpes)

 

Jean Botquin se livre au même exercice, pas si simple, et sort le livre où il oublie volontairement ses proses, récits et nouvelles pour se concentrer sur ses Strates du souvenir, mais il ne fait pas comme Nadaus de reprendre des recueils existants et revient à son passé avec la valeur de six recueils tout neufs. Son sous-titre peut tromper, "65 ans de poésie", mais c'est tout de même un peu toute une vie qui se déroule en six chapitres, poèmes de jeunesse, de maturité ou d'aujourd'hui, du haut de ses 80 ans. S'agit-il d'un florilège de textes retrouvés dans les coffres de son grenier? Je ne connais pas l'homme, mais s'il adore les voyages, il s'en sert aussi, par exemple dans "Le bonheur de vivre", qui sert un peu de préface et qu'il a écrit (si on le croit) à un peu plus de 65 ans, retraite venue, lorsqu'il s'est posé la question de son avenir. Je crois que l'avenir ne s'inscrit vraiment dans notre esprit que lorsque nous en avons le temps. Alors, vivre en Ardenne prend tout son sens et cela devient le havre de paix entre des voyages qui ne sont que des vacances. Même Collioure, la Provence et la grande bleue jouent à se faire des souvenirs nouveaux. Ce qui compte désormais, c'est l'écriture au sein d'une Ardenne devenue l'ermitage qui permet tous les rêves. Il ne suffit pas de voyager pour être parti et le lointain compte peu quand on a les livres! (Éd. du Cygne, 4 r. Vulpian, F 75013 Paris)
 
N.B. Quelques imprécisions sympathiques n'abîment pas les réflexions de Paul Van Melle à mon sujet...par exemple, je n'habite pas l'Ardenne mais une région qui elle aussi à son charme. Et le bonheur de Vivre a été écrit il y a deux ans seulement.

 

lundi 20 août 2012

Nouvel extrait de Triangles de la Nuit des temps de J.B.

Esquisse de Thérèse Van Beveren





Le Tapis



Mille mains organisent le temps

sur la trame

au départ du mille-feuille

à l'arrivée des mille fleurs

point par point sur la portée

qui s'élabore au fil de la patience



Comme si se nouait lentement

un siècle dans un espace de laine

comme si s'endormaient mille moutons

dans le sommeil d'un enfant

rêvant de baisers tapissant

le nid ouaté où il ferme les yeux

comme si déjà s'annonçaient les pieds nus

qui chaque soir tisseront le dialogue

de la douceur et du sable chaud



Mille mains de petites filles

rassemblent des bribes de tradition

patiemment sans savoir où elles vont

et c'est la complainte qui prend corps

les rires qui s'allongent

la fatigue qui s'étend

sur la monotonie des heures



Viennent alors à la  la surface

d'énigmatiques dessins

quelques losanges primaires

des triangles de la nuit des temps

ces figures magiques sur fond blanc

qui reproduisent de tapis en tapis

les archétypes berbères

de la poésie du désert.




samedi 18 août 2012

Essaouira. Triangles de la nuit des temps



Essaouira


Essaouira des goélands

tu fermes tes remparts sur l'Atlantique

promontoire bleu et blanc

aux portes des alizés

masque d'un étranger

scrutant l'horizon de la mer



Goélands d'Essaouira

vos ailes effleurent

la skala d'où partent les pêcheurs

et leurs rêves de pirates d'antan



Nous allons lentement

vers les silhouettes bibliques

des araucarias qui s'épanouissent

derrière les remparts d'Essaouira



Nous marchons à l'ombre

des ruelles peuplées d'artisans

modelant patiemment l'arar



Puis survient l'éclatante blancheur

d'une place où jouent des enfants

sous l'œil des fenêtres

voilées de silence



Et de-ci de-là le mimosa s'épanche

dans le printemps craintif



Essaouira des goélands

echouée au large des îles purpuraires

au large de Mogador île frissonnante

de résonances portugaises



Essaouira des goélands

navire bleu et blanc à l'assaut

des terres africaines

forçant les dunes

tel un briseur de banquises



Quitterais-tu la terre

reviens-tu de la mer

ville amphibie

voguant sur les vagues

de mes souvenirs berbères





« Triangles de la nuit des temps » Jean Botquin 1998




jeudi 9 août 2012

Un Week-end à Saint-Denis de Bloqueroy (commune d'Obourg, à deux pas de Casteau (Hainaut)



Les 24,25 et 26 Août 2012 le Rotary Club de Soignies organise, comme chaque année, une exposition artistique, folklorique, et artisanale, à l'Abbaye de Saint Denis.
Les écrivains, dont je serai, exposeront leurs livres à la Salle des Converts.
Un prix de la Nouvelle sera remis au repas des artistes du 24 au soir.