Les portes de la
Médina s’ouvrirent les unes après les autres
Comme des rêves qui
éclosent dans les arbres
Elle était là
Eve nuptiale sous le
regard de celui qui la découvre
Et la regarde sans
comprendre
Elle au milieu des
chênes rouves des chênes verts des pins d’Alep
Des cèdres des pins argentés et odorants des arganiers des tamaris
Des caroubiers des hibiscus et des palmiers
Un tumulte indomptable
Une marée vertigineuse
Une forêt incompressible d’essences et de parfums dont
elle s’entoure
Comme d’un vêtement de
luxure innocente
Elle qui n’attend
personne derrière les murailles de la Médina de verdure
Même après que les
portes des rêves se soient ouvertes pour laisser entrer
Des inconnus avides de
connaissance
Même sous les
frondaisons qui lui jettent de l’ombre et habillent sa nudité originelle
Alors qu’elle mesure leur
insuffisance
Elle qui se sait
offerte comme une tendre proie
Elle aussi rose des
sables dame des oyats et des roseaux ployés sous
le vent
Dame aux hibiscus de
sang dans la chevelure ondoyante aux azalées sauvages
Dont elle se pare à la
manière d’une parure de crainte et de peur
Dame qui surveille
l’envol des cigognes au-dessus des vagues vague après vague
Dame des oiseaux du
voyage aux mouvements majestueux sous les nuages
Alors que par les
portes des rêves s’introduisent des inconnus poètes
Ecrivains solitaires chanteurs d’oiseaux du matin enivrés ou
perdus
Dans leur folie
Jean Botquin
4 commentaires:
Belle fluidité.
Merci d'apprécier Marcel.
Ce poème comprend de beaux traits de génie!
Merci de ces encouragements!
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