quand on se souvient de soi! ( Paul Van Melle)
Il ne faut
pas être vieux pour se souvenir de ce que l'on a fait au cours de sa
vie passée, mais il importe de prendre ces souvenirs cum grano salis. Ce que
fait très bien Roland Nadans, qui publie pour la deuxième fois une
anthologie d'une part (sinon il faudrait au moins dix
gros volumes) de ses oeuvres, surtout poétiques ou d'humour
léger, laissant à un avenir les autres. Il a gardé le même dire et a simplement
revu et augmenté le contenu de ce trop bref Vivre quand
même parce que c'est comme ça. Après
"Le Dé bleu", il a confié cela à "Gros Textes",
parfaitement adapté à ce type d'ouvrages toujours un peu hors-norme. J'avoue
que, n'ayant pas connu la pemière édition, j'ai pris tout mon
plaisir à cette deuxième, conscient que jamais cet auteur n'écrira
ni ne publiera comme tout le monde. Je parlais d'humour léger.
C'est que sans jamais être lourd, Nadaus n'épargne rien ni
personne. Ce qui m'enchante car ceux qui se cachent derrière la
langue ou la vraie vie ne me correspondent pas. (Gros Textes, cave de
Fontfourane, F 05380 Châteauroux-les-Alpes)
Jean
Botquin se livre au même exercice, pas si simple, et sort le livre où il oublie volontairement ses proses,
récits et nouvelles pour se concentrer sur ses Strates du souvenir, mais il ne fait pas comme Nadaus de reprendre des recueils existants et
revient à son passé avec la valeur de six recueils tout neufs. Son sous-titre peut tromper, "65 ans de poésie", mais
c'est tout de même un peu toute une vie qui se déroule en six chapitres, poèmes de jeunesse, de maturité ou d'aujourd'hui, du haut de ses 80
ans. S'agit-il d'un florilège de textes retrouvés dans les coffres de son grenier? Je ne connais pas l'homme, mais s'il adore les
voyages, il s'en sert aussi, par
exemple dans "Le bonheur de vivre", qui sert un peu de préface et qu'il a écrit (si on le croit) à un peu plus de 65 ans, retraite venue, lorsqu'il s'est posé la question de
son avenir. Je crois que l'avenir ne s'inscrit vraiment dans notre esprit que lorsque nous en avons le temps. Alors, vivre en
Ardenne prend tout son sens et cela
devient le havre de paix entre des voyages qui
ne sont que des vacances. Même Collioure, la Provence et la grande bleue jouent à se faire
des souvenirs nouveaux. Ce qui compte désormais, c'est l'écriture au sein d'une Ardenne devenue l'ermitage qui permet tous les rêves. Il ne suffit
pas de voyager pour être parti et le lointain compte peu quand on a les livres! (Éd. du
Cygne, 4 r. Vulpian, F 75013 Paris)
N.B. Quelques imprécisions sympathiques n'abîment pas les réflexions de Paul Van Melle à mon sujet...par exemple, je n'habite pas l'Ardenne mais une région qui elle aussi à son charme. Et le bonheur de Vivre a été écrit il y a deux ans seulement.
2 commentaires:
BRAVO Jean!!!!
Un nouveau livre ? Toutes mes félicitations !
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