Les témoins disparus
Embrasée la plaine de nos témoins
Sillonnée par des antilopes désemparées
Aux regards éclairés de fureur noire
Les pupilles crucifiées par la course
Dans les herbes aiguës des savanes
Embrasée la plaine des derniers témoignages
Par tant d’atroces orages
Portés par des pluies diluviennes
Au large des fagnes méprisées
Alors que piétinent
Les palétuviers enlisés
Dans la boue des mangroves
Et coulent les euphorbes blessés
Embrasée la plaine des non-retours
Sombrant sous des nuées de sauterelles
Ou sous des tempêtes de sable noir
Où sont les sentinelles de nos émotions
Qui tremblent dans la chaleur des mirages
À l’insu des rêves tropicaux
À l’extrême des marécages
Et de l’haleine fétide des oiseaux carnassiers
Les lances de nos mensonges sont dardées
Sur nos cœurs
Elles portent la mort aux témoins éperdus
De nos démarches inutiles
Pareilles aux caravanes qui se perdent
Dans les déserts circulaires
Février 1987
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