Poème d’un bestiaire
enfantin (4)
Je suis ronde
Et je roule
Sur mes petits
escarpins
Je suis lente je n’avance
Qu’avec mille
précautions
Je me dandine et je
tangue
Avec élégance et
silence
Mettez-vous à ma place
Comment voulez-vous
que je fasse
Je suis pleine de
contradictions
Mon cerveau de dé à
coudre
Et mes pattes de
poisson
Font glisser ma
carapace
Dans les herbes qui s’écartent
Et s’étonnent oui s’étonnent
Que je ne suis encore
que là
Où hier j’étais déjà
On me dit si
lymphatique
Ma lenteur est
philosophique
Quand je meurs c’est
de vieillesse
J’atteins facilement
les cent ans
Si un rapace ne m’écrase
avant
Mes ancêtres nageaient
dans l’eau
La mer m’a rejetée
J’ai changé de
godillots
Mais gardé ma maison
sur le dos
Savez-vous donc qui je
suis
La tortue bien entendu
Jean Botquin
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