Mur des lamentations
Chaque jour le même chemin sans arbres
Les mêmes jardins sans fleurs
Le même théâtre en noir et blanc
Le même voyage dans la nuit sans lune
Chaque jour porter à bout de bras la même chose
À un autre endroit où elle servira aux mêmes fins
De la même manière qu’elle ne servait déjà
Hier et qu’elle ne servira demain
Chaque jour les mêmes gens
Toujours habillés de la même façon
Bien coiffés bien entretenus sans surprise
Qui me ressemblent tous sortis du même ventre
Des frères et des sœurs que je ne connais pas
De n’importe quel âge aussi jeunes que vieux
Compagnons depuis la naissance jusqu’à la mort
Parenthèses du néant
Comme si nous étions tous des cellules
Identiques d’un même corps cosmique
Tous à nous regarder avec amour ou avec haine
Selon que nous nous aimons ou détestons nous-mêmes
Chaque jour les mêmes sourires les mêmes pleurs
Les mêmes pierres dans les yeux
Les mêmes cris dans les oreilles
Comme en voyage nocturne dans un métro sans fin
Un métro où enfin on s’est assis
À défaut de pouvoir se coucher et dormir
Jusqu’à la fin des temps
De la fatigue éternelle
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