Nous n'étions pas en ville. Nous bivouaquions, en attente du lever du soleil, emmitouflés dans nos sacs de couchage, sous les étoiles qui commençaient de pâlir, au-dessus des dunes.
J'ai ouvert les yeux. Tu dormais encore, mon amour. La petite caravane de dromadaires s'approchait avec le bruit sourd de leurs larges sabots dans le sable et le balancement de leur marche chaloupée. Elle se découpait déjà sur la nuit finissante. Le vent soufflait un peu et remuait le sable qui nous piquait le visage et nous desséchait les lèvres. La caravane s'allongea à côté du squelette d'un acacia et se mit à mâchonner avec de longs soupirs et des rouspétances à peine retenues. Quand une des bêtes blatéra, d'abord faiblement puis avec plus d'impatience, le guide vint nous effleurer de sa robe bleue. Il était temps d'enfourcher les vaisseaux du désert et de gravir les premières dunes qui nous offriraient bientôt les couleurs les plus inattendues, les roses, les ocres, les neiges et les cristaux les plus fabuleux.
J.B. in « Ténéré » Editions Memor
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire