jeudi 4 septembre 2008

Charte Mondiale des Artistes pour l'eau






Plus de 1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable.




En l'absence du droit à l'eau inscrit dans la Charte des droits de l'homme ou dans la plupart des Constitutions des Etats démocratiques, des artistes et écrivains ont décidé de créer une Charte mondiale pour l'eau comme bien universel de l'humanité inaliénable et accessible à tous. Ils veulent que l'eau ne puisse devenir la propriété de certains et considéré comme un bien mercantile soumis aux lois du marché. En signant cette charte, les signataires s'engagent à défendre ce droit et à mener une action, à faire entendre leur voix auprès du public, à en faire une nouvelle source d'inspiration artistique.




Je dédicace mon texte sur l'eau extrait de " Le Front haut " à Riccardo Petrella et Pietro Pizutti, citoyens du monde "porteurs d'eau".Ce texte sera lu par Alain Miniot au récital de l'AREW du 5 septembre.

L’eau

Tu me demandes : « Raconte-moi l’eau ».
Alors, je cherche les mots qui subtilisent des voyelles à l’eau- e, a, u- des voyelles en cascade, en cataractes, en rapides, en torrents, des voyelles en ruisseaux, rivières, fleuves, mers, océans, pluies diluviennes, des voyelles de bruine, de givre et de neige.

Imagine la terre sans eau, le ciel sans eau. Mais non c’est impossible, elle est toujours là pour la soif, la fraîcheur, le bonheur de la voir couler entre les pierres, les herbes et les fleurs. Elle est là pour la force qu’elle a de lutter contre le désert et le soleil. L’inventeur de l’eau est un grand magicien. Si l’eau s’envasait pour toujours, trois voyelles mourraient. Le langage deviendrait aride, incompréhensible. Essaie de parler sans eau, la gorge sèche, la langue dure comme un galet. Autant être sourd-muet. Parole gestuelle qui parle de l’eau avec les doigts et les lèvres, avec l’haleine et le souffle torride des terres qui n’ont plus d’eau, presque plus de voyelles…
Ce texte vient également d'être publié dans le blog de la commune de Saint Hippolyte dans les Pyrénées Orientales, une région que je connais assez bien et qui souffre de façon chronique de sécheresse. Cliquez sur le lien"Le petit rapporteur.", cherchez l' article environnement, et vous le trouverez illustré de photos de cours d'eau de cette belle région qui s'étend au pied du mont Canigou.


5 commentaires:

Constance a dit…

Du pays d'où je viens, on nous apprenait le respect de l'eau. Si fragile et rare. Je garde pour l'eau bien des égards comme pour toutes ces choses qui nous sont confiées et que nous devons préserver pour les enfants à venir. L'eau, source de vie , si mal répartie sur notre planète comme tant de choses malheureusement. Je ne suis pas une artiste mais je souscris pleinement à cette démarche là.

jean.botquin a dit…

Comment tu n'es pas artiste ? Que te faut-il ?

jean.botquin a dit…

Je reproduis ici un mail reçu le 5 octobre 2008 de la part de Riccardo Petrella:
"Je vous prie de m'excuser pour le retard mis à vous remercier pour l'envoi et la dédicace de votre texte sur l'eau. En effet, il faut en parler, en parler...et elle nous parle...Votre texte est un bel hommage aux "paroles d'eau", paroles de vie. Cordialement à vous."
Riccardo Petrella

Anonyme a dit…

Ne soyons pas naïfs ! Personne ne veut que « l'eau ne puisse devenir la propriété de certains » : l’eau est un bien public, c’est globalement admis. Renseignez-vous dans votre commune et vous verrez que même si c’est une entreprise privée qui vous la distribue, elle reste propriété de la collectivité territoriale…
Ce n’est pas parce qu’on est artiste qu’on peut dire n’importe quoi : bien évidemment, ce n’est pas en décrétant un droit à l’eau que l’on financera les installations sanitaires pour les plus de 2 milliards d’individus qui n’y ont pas accès (avec les milliers de morts quotidiens, hélas, générés par de simples diarrhées).

jean.botquin a dit…

Il n'empêche que cela ne fait de tort à personne que d'affirmer ce droit. Les multinationales qui pompent dans les nappes phréatiques des pays sous-développés déjà peu gâtés en eau pour produire à bas prix sans se soucier du tout des "indigènes" feraient bien d'y réfléchir...et vous aussi, monsieur l'anonyme, par la même occasion. Ne prenez pas les artistes pour des imbéciles. Ce que vous dites au niveau des communes, tout le monde le sait et ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Quand un pays (Israël) détourne un cours d'eau au détriment de ses voisins pour s'assurer cette précieuse ressource, que fait-il ? Quand la Chine construit un barrage qui privera une partie de la population de son eau au profit de qui on voudra, que fait-elle? Quand nous gaspillons notre eau alors que d'autres en manquent cruellement, que faisons nous ? Il convient d'utiliser tous les moyens pour sensibiliser le monde aux problèmes de la soif et de la faim sur cette terre, ne trouvez-vous pas?