jeudi 29 août 2013

Élégie

Élégie

Quand nous franchirons les portes de la ville abandonnée pour rejoindre les frontières de l’impossible avec l’espoir de les franchir
Laissant derrière nous l’enchevêtrement des ruelles obscures
Les patios encombrés des déchets du passé
Les couloirs sans issus
Les étals recouverts de salpêtre et de restes innommables
Les relents de peurs anciennes accrochés aux murs des chapelles votives
Les montagnes de désespoirs accumulés au fil des jours
Et des nuits sans lune ni étoiles comme des terrils de scories
Nous irons vers les pontons branlants bordant l’océan des ténèbres vêtus de notre seule nudité avec en bouche le désir de macérer un graal imaginaire
Fuir soi-même comme si nous existions encore dans nos corps d’animaux dénaturés
Fuir le souvenir des battements de notre cœur  quand il battait la chamade à l’approche de corps sublimes au temps des marchands de sable amoureux
Quand nous franchirons les portes de la ville abandonnée
Avant l’écroulement des enceintes
Oubliant le son de nos pas sous les voûtes
Et la résonance de nos prières adressées vers l’au-delà


Jean Botquin

jeudi 22 août 2013

Un cygne noir vogue

Un cygne noir vogue
À la surface des ténèbres-
Les cols verts s'ébrouent

J.B.

lundi 19 août 2013

La tendresse

La tendresse
Un jour la jeune fille dit
Je voudrais qu’une rivière m’enlace de sa tendresse
Et une rivière jaillit de son cœur triste
La rivière se mit à couler avec force
Entraînant sa tristesse comme un fétu de paille
L’eau était fraîche douce et pure
Elle en but de longues gorgées
La tendresse entra dans sa langue et sa voix
Qui commencèrent à parler avec douceur
Avec des paroles de miel
Sa bouche ne fit plus que sourire
Et dans son regard le ciel brillait
L’eau coulait toujours de son cœur sans arrêt
Tout le monde autour d’elle fondait
Comme neige au soleil
On lui parlait tendrement avec des paroles de miel
On lui disait viens je te comprends
Et vraiment on la comprenait
La jeune fille se demandait
Pourquoi le monde avait changé de couleur
Or le monde n’avait pas changé
C’était la jeune fille qui le voyait autrement
Et qui recevait en retour beaucoup plus
Qu’elle n’avait donné


Jean Botquin

dimanche 18 août 2013

Trois petits poèmes.

Regards du matin
Des visages qui s'éveillent-
Envol des ombres


Les chiffres mènent 
Les mots dans l'incertitude
De notre espérance


Pliures d'infini
Sur l'ocre des temps écoulés
Nervures en attente


Jean Botquin

vendredi 2 août 2013

Géode

Géode

Noix brisée fendue par le centre
En un jeu de miroirs vénitiens
Cœur de noix où palpite le feu de la terre
À travers d’obscures transparences
Univers à la circonférence d’une planète
Miniaturisée par les anges de la création
Quand révéleras-tu ton mystère
Et ta naissance au matin du monde
L’âme tranchée quand tu  t’ouvres
D'un coup sec par moitiés


J.B.