dimanche 30 mars 2014

Cimetière Saint Symphorien.

Au gré des stèles
Éparpillées entre les pins
Silence éternel

J.B.

samedi 29 mars 2014

Saint Symphorien

Rondeau des martyrs
Jardin quand tu te souviens
Des sanglots sanglants

J.B.

Cimetière militaire à Saint-Symphorien (Mons)
guerre 14-18 Plus de 500 soldats Anglais, Canadiens, Irlandais et Allemands unis dans le repos éternel.

jeudi 27 mars 2014

La mer du Nord. Extrait de "Le Front Haut".

La mer du Nord

Voilà l'hiver - ou presque - et la mer, la vraie, celle du Nord. Sur la plage infinie, des mouettes, des goélands, entre la rangée de dunes et la vague qui se meurt, le sable mouillé, les coquillages écrasés brillant sous l'eau que la marée aspire. Seuls, elle et lui marchant pieds nus le long de la mer, elle, une jupe de vent, un chapeau d'embruns, les yeux pleins de larmes et de froid, le nez humide, lui, avec un air de marin, la retenant par la main afin qu'elle ne s'échappe pas, afin qu'il puisse la garder, la regarder, alors qu'elle n'est pas à lui, qu'elle est toujours ailleurs, dont l'âme vole comme un goéland qui reprend le ciel au-dessus de la mer, comme un voilier quittant l'estacade, toujours en partance, affolée par l'espace et par le vide, vivant portes et fenêtres grandes ouvertes sur la mer, fermées sur l'intérieur d'elle-même, afin que personne n'y entre, personne, même pas lui, enfin peut-être un peu de lui, très peu de lui. Plus tard, on aurait pu croire que c'était la nuit tellement le ciel était plein de pluie. La jupe lui collait aux cuisses. Ses souliers glissaient sur la digue. Ils se tenaient aux balustrades comme si la mer allait les emporter. Plus tard encore, on les vit enlacés. Ils se tenaient l'un à l'autre comme s'ils avaient peur de se séparer. En tous cas, c'était l'impression qu'ils laissaient derrière eux qui avançaient toujours plus loin le long de la mer, la vraie, celle du Nord.

J.B.

dimanche 23 mars 2014

La ville inoccupée.

Il entrait dans la ville inoccupée à la recherche d’un dieu

Mais le dieu qu’il cherchait avait disparu englouti dans un fleuve de prières
déferlant des terrasses vides
On savait les rythmes sacrilèges et les fleurs fardées d’innocence
Pourtant on savait dieu cloué sur une porte battant dans le vent
Quelque part dans le quartier Sud de la ville ancienne

Sur sa porte dieu ressemblait à un rêve épinglé d’exvotos de mépris
Il était secoué de rires avant de s’engloutir dans le fleuve

Les nuages courraient à la rescousse d’un orgueil infini
Les agents avaient porté des fardeaux pesants et inutiles comme des ballots d’espérance empoisonnée

L’aube avait résonné comme un pas incertain dans les rues basses de la ville
Personne ne l’avait entendue

Et il continuait sa route
dans la ville inoccupée à la recherche d’un dieu

J.B.
Photo prise à Malte.

Venus.

La nuit recule
Et tout bascule
Le jour fessu survient
Dans un songe vain
Tu te souviens
D'un rêve ridicule?

J.B.
Une Venus préhistorique à Malte.

jeudi 13 mars 2014

Entre les deux mon coeur se balance

Entre les deux mon coeur
Se balance du vert-j'espère
Au rose glamour

J.B.

Promenade au Parc de Mariemont.

La jonquille

Ne me regarde pas
Mes pétales vont passer
Du jaune vif au rouge

J.B.

Parc de Mariemont.

mardi 11 mars 2014

Une gerbe de prunus.

Sous cette gerbe de prunus
Une lettre d'amour épinglée
D'un éclair doré

J.B.

Parc de Mariemont

lundi 10 mars 2014

Italie à Mariemont

L'italie se chauffe
Face aux rosiers endormis-
Soleil de printemps
J.B.

Parc de Mariemont

vendredi 7 mars 2014

Comptine des crocus et du merle

Comptine des crocus et du merle

Trois crocus jaune blanc et mauve
Dans le jardin à peine sont éclos
Qu’un merle noir jaune et noir
Les croque cric crac croc

Les crocus décapités
Bien décidés à défendre leurs boutures
Ameutent le jardinier
Qui les replante dans un bac

Trois crocus dans un bac
Un jaune un blanc et un mauve
Repoussent comme des grands
À l’ombre du poirier

Le merle noir jaune et noir
La merlette sa légitime
À la recherche des crocus
Ne savent où les retrouver

Il ne leur restera plus
Qu’à croquer cric crac croc
De l’herbe recroquevillée
Dans la pelouse desséchée

J.B. Fin de l’hiver 1965. Pour mes enfants.

Crocus du Parc de Mariemont 7 mars 2014.

Printemps précoce

Le printemps s'éveille
Dans le jardin un buisson
A pris les devants

J.B.

dimanche 2 mars 2014

Le mur à gribouillages.

Deux enfants croquent
Des bouts de rêve sur un mur
À gribouillages

J.B

Feria d'Art Contemporain à Madrid