vendredi 31 mai 2013

A quand le retour du pan bleu. Haïku J.B.

Cherchons le ciel bleu
Dans la poussière du grenier
Des vieux souvenirs

lundi 27 mai 2013

La Louve Dévoilée et Carrés de Dames de MICHEL CLIQUET

Présentation de deux recueils de Michel Cliquet :
-La Louve dévoilée
-Carrés de dames

Quand on parcourt les publications de Michel Cliquet, on trouve et retrouve de façon régulière, répétitive, le thème de la femme et de l’amour. La femme présente ou absente, perdue, inventée, réinventée, adorée, intemporelle, universelle, tangible ou séraphique, éternelle ou seulement passante, espérée, attendue, étendue, tendre, sensuelle, mystérieuse et désirable, désirée sans être simple objet de désir. On retrouve son corps et son âme, les deux confondus par la magie des mots.

Qui connaît Michel Cliquet sait qu’il est perpétuellement en voyage, à la recherche d’un absolu hors d’atteinte. De façon imaginaire mais aussi dans la réalité quotidienne. Il est souvent ailleurs, en route, et récemment encore sur les chemins des pèlerinages.

Son écriture est mouvante et émouvante, tendre et sensuelle, en accord avec sa quête quasi religieuse, pétrie de spiritualité, musicale, avec des accents de courtoisie moyenâgeuse. À la femme il dit : « Vous ». Il ne la tutoie qu’avec les mains, dans ses étreintes.
Une écriture  parfaitement en harmonie avec sa quête.

Mais l’écriture ne lui a pas suffi, il l’a complétée par la sculpture, la photographie, l’édition, la publication, la chanson …

Nomade, Michel Cliquet ne fait pas les choses à moitié. À saint Jacques de Compostelle, il s’arrête, puis continue sa route jusqu’à l’Océan.
Certes, il a le goût de l’aventure. Poète, il est toujours  en partance. Il est avaleur de temps et d’espaces, éternel recommenceur, chevalier à la prose a écrit Marcel Hennart, danseur de madrigaux et de tangos renversés,  adorateur du corps féminin, de ses courbes, de ses vallées, de sa peau soyeuse, de ses frémissements  nocturnes, de ses ombres tièdes, de ses toisons de louve, de ses parfums enivrants.

Je n’ai donc pas été surpris de le voir accompagner les recueils, dont il est question aujourd’hui, d’un  éloge photographique du corps féminin, puisé auprès d’une artiste du nu, en noir et blanc, et chez lui-même. Photos d’un charme discret susceptibles d’orienter nos rêveries voire nos fantasmes.

Ce rapprochement de deux expressions artistiques, l’écriture poétique et la photographie, me paraît intéressant à plus d’un titre.
Manifestement, il crée une ambiance particulière qui accentue le côté suggestif des textes. Non pas que les textes aient eu besoin d’un contexte photographique pour être compris car ils se suffisent à eux-mêmes.  Double expression de beauté, intellectuelle et visuelle, parallélisme entre la formulation du rêve et la réalité tangible. Aucun doute, c’est bien de cela dont parle le poète.

Par ailleurs, le poète dans sa quête amoureuse sublime l’objet de sa démarche poétique passionnelle. Il rêve de ce qui est parfait. Les illustrations des recueils sont là pour le prouver. Ce qu’il adore est adorable même si la réalité concrète  parfois est différente.

Le résultat de cette juxtaposition est parfaitement esthétique.

                                                        
Nous avons pu constater combien l’équilibre entre l’érotisme et la tendresse y tient du miracle. C’est un langage universel puisé  à l’essence même de l’acte de chair, transcendé, enrichi aux papilles de l’amour. J’ose dire qu’il s’agit d’un texte vécu de la maturité qui se situe bien au-delà de l’anecdote ou de la simple aventure. Merci Michel !
                                                                 +
                                       +                                                        +
M ais voilà que l’infatigable troubadour se remet à chanter sous les fenêtres de sa belle. Il baptise son chant de «  Carrés de Dames », comme s’il y  avait plusieurs amantes. Sous les aspects retracés dans l’ombre des carrés, la multiplicité n’est qu’une manœuvre d’approche de ce corps féminin unique dans sa diversité. Le puzzle se reconstitue dans l’unicité du chant d’amour. Ici, c’est Michel Cliquet qui assure le découpage de la louve étudiée d’un œil discret. Il a brisé la trame des voyages, posé sa besace et son bourdon pour se consacrer au ressouvenir des espérances anciennes. Les vers sont plus longs que dans  «  La Louve Dévoilée ». Ils se balancent en d’étranges complaintes, en caresses désirables autant que désirées. Même si la femme tremble de désir, il faudra la conquérir à la fin de l’aventure. Elle ne se donnera toute entière que lorsque tous les carrés se seront confondus. Les courbes se préparent dans le silence des couches, les caresses sinueuses parcourent l’immanence dorsale et suscitent d’infimes frémissements du grain de la peau d’un sein alangui ou d’une croupe profonde, tandis que la chaleur du ventre s’emplit des promesses attendues.

Le poète-pèlerin-troubadour termine son chant avec ces paroles :
Je voudrais vous offrir tous les matins du monde
À chaque aube cueillir vôtre âme et d’un baiser
Rallumer dans vos yeux les étoiles du ciel
Au point de chaque jour hâter votre désir
Et l’enchanter jusqu’à l’extase merveilleuse
Où mon sang se déverse en rivière de feu.     


Jean Botquin










mercredi 22 mai 2013

Le haïku des confitures.

Un étal gourmand
Suggère des confitures
Aux goûts succulents

J.B.

Le sorbier du Jardin. Haïku.

De blanc il devient rouge
Le sorbier du jardin vert
Quand l'été revient

J.B.

 

dimanche 19 mai 2013

Haïku de l'azalée

Une azalée rose
Étale ses fleurs sous la pluie
D'un printemps gris

J.B.

Haïku bleu

De barre en vague
La mer écume à nos pieds
Nos âmes s'érodent

J.B.

samedi 18 mai 2013

Haïku en mouvement sur une vague basque. J.B.

Quand il apparut
En équilibre sur une planche
Le temps se glaça

J.B

jeudi 16 mai 2013

Pavillon à louer, treizième roman de Willy Grimmonprez


Le dernier roman de Willy Grimmonprez est sorti aux Éditions Dricot (Liège)

Willy Grimmonprez est né à Haine-Saint-Pierre en Hainaut.
Dès l'âge de quatorze ans, il entre en usine, quitte rapidement cet univers clos pour exercer une multitude de boulots, passant de chauffeur-livreur, aux commandes de lourds engins de chantier, pour finalement se fixer comme conducteur de bus à la société des TEC.
En somme, des ambiances professionnelles qui ne le préparaient pas à l'œuvre littéraire qu'on lui connaît à ce jour.
Il n'avait pour ambition que d'écrire un seul livre... celui que son père avait imaginé et que celui-ci rêvait de coucher sur le papier dès sa retraite. Malheureusement, la maladie l'a fauché au terme du premier chapitre. Deux ans après sa mort, son fils a retrouvé les feuillets dans un tiroir avec l'émotion que l'on devine. Il se lance alors le défi un peu fou d'écrire l'histoire de son père et de la faire éditer sous le titre « Meurtre contre la montre ».
Dès lors, commence un long parcours fait d'espoirs et de désillusions.
Sans maître ni conseils, il proposa sa première mouture à différentes éditions qui rejetèrent ses écrits.
Sa persévérance et son travail paieront douze ans plus tard... « Meurtre contre la montre » sera publié en 1994, puis réédité en 2009.

Jean Louvet

mardi 14 mai 2013

Jacinthes

Les jacinthes bleues
Des bois ont émigré vers
Le jardin de ville

J.B.

lundi 13 mai 2013

Fleur de magnolia. Haïku de J.B.

Chiffonnée je sors
De ma gangue pour fêter
Un soleil timide

jeudi 9 mai 2013

La robe de mariée. Haïku de J.B.

D'année en année
Le vieux pommier élargit
Sa robe de mariée

Baie de Somme. Haïkus en voyage. (16)

Les oiseaux marins
Esquissent une envolée
Sous l'astre qui se noie

J.B.


mercredi 8 mai 2013

Baie de Somme. Haïkus en voyage. (15)

Le ch'ti Tchot Poegnant
Gîte à tribord par eau basse
Et la pluie menace

J.B.

mardi 7 mai 2013

Baie de Somme. Haïkus en voyage. (14)

Bras de mer en Somme
Lorsque la nuit se réveille
Languissante et pourpre

J.B.

lundi 6 mai 2013

De profondis clamavit anima.


De profundis clamavit anima

Serait-ce la veille des tourbillons sanglants ?

Un prélude insensé s’étend sur la terre et nous plonge
Vers les vallées assombries par l’angoisse

La peur étreint l’âme
Et le regard de l’homme pourchassé

Qui a dit que rien n’advenait sans que Dieu ne vienne ?

Tandis que les peupliers longs se courbent
Sous la plainte du vent
Les profils des collines se bousculent
Les corps sont assaillis
Les prières de chair ont les mains jointes
Sans que Dieu ne vienne

Comment nous rendre la grâce et le sentiment plus fort
D’un retour en soi ?

Tandis que les paysages se tourmentent
Les arbres se transforment
En spectres de silence et de marbre

Où trouver réponse aux désirs intérieurs ?

Nos regards sont rongés d’angoisse
Et nos cris se perdent aux confins du monde
D’où jaillissent tant d’inutiles lueurs…

J.B.


Baie de Somme. Haïkus en voyage. (13)

Marche le long de l'eau
Sans jamais savoir pourquoi
Elle avance sans toi

J.B.