mercredi 23 juillet 2008

Agriturismo Fattoria Settepassi à Ponte Buggianese en Toscane












Quelques photos d'un séjour plein de charme dans la campagne Toscane, entre Pise et Florence, où Francesca et Benjamin (voir la Nouvelle "Le syndrome de Stendhal") ont trouvé refuge. Consultez aussi http://www.rphotels.com/ et http://www.rpviaggi.com/ pour plus de détails. La Fattoria Settepassi est une ancienne fabrique de cigares heureusement convertie en hôtel et centre de conférences dans un domaine de 130ha.
Je dédicace ces photos à tous les visiteurs de mon site, et notamment à ceux de Wauthier-Braine et Seneffe qui ensemble m'ont rendu près de 80 visites depuis le mois de juin. Faites- vous connaître en m'adressant un commentaire sur mon blog où un courriel au botquin.jean@gmail.com . Merci pour votre intéret et votre fidélité.

L'amour en vacances. Extraits de "la mer occitane", premier prix du livre du Festival de la mer à Argeles-sur-mer en 2002.







Photos Marianne septembre 2007
Textes Jean 2002










Au premier rayon de soleil
le lys ouvre sa robe
entêtante
le coeur matinal
sur un lit de pétales
de volupté brillante
oiseau androgyne immobile
au regard envoûtant
de l'ange noir

Miracle
dans les cours des palais palatins
le cycle du lys reprend de matin en matin
collier gitan de flamencos odorants
chaînes de sardanes
qui déchaînent les sangs avides
de cris et de chants

Plus bas
la mer occitane harcèle les remparts
des vaisseaux de pierre
et des ports rouges
embrassant
les flots
bousculés par la tramontane
Cependant
les lys s'éclatant dans nos têtes
écument leurs parfums obsédants
leurs liqueurs
et alcools
ivresse de nos larmes
Chaque soir assis
dos à dos
côte à côte
l'un dans l'autre
valves d'un fruit
de la mer occitane
chaque soir assis devant l'horizon
ouvert
à regarder
l'éclipse de la nuit
et les écarts du silence
alors que tes lèvres ont un goût
de vanille
chaque soir se regarder
comme si c'était l'avant dernière fois
voir dans ta pupille se lever la lune
et s'épingler les étoiles
croire que l'âge n'existe pas
(invention de l'envie et de la médisance)
chaque soir se préparer
à border la mer
de notre reconnaissance
avec le pli
hésitant
entre le sucre et le sel
Peut-être le temps
peut-être les grains de sable sur la peau
le hâle de ta peau qui sentait le cèdre
et le poivre
le goût ou le parfum à la frontière
du mélange des sens
qui perdent
la tête
l'hypnose des harpes aussi
dans les oreilles
à travers
le seuil de l'ambroisie
où on s'arrête
en pensant à la mer occitane
en la regardant par la fenêtre
immense
étrangère
après on se retourne car c'est trop fort
presque insupportable
incompréhensible comme les crêtes
d'une mort passagère
Peut-être la nuit
les volets battant sur le vent des étoiles
et la neige noire brûlée par endroit
un quart de lune reflétée
dans les yeux ouverts
alors que ton regard semble dormir
mais l'errance nous attend
beaucoup plus loin
dans l'espace d'un cauchemar
qui nous rapproche
Et
s'effeuillent nos souffles
aux prémisses de l'aube
où se meuvent
le pourpre et l'iris de la peur
qui me fait prendre ta main
Peut-être le petit jour
quand nous nous embarquions
au bout de la plaine
légèrement
penchée vers la mer
quittant le liseré des roseaux
et les quelques arbres
les derniers avant les dunes
un peu rabougries
avant la lagune
où se creusent les pôles abolis
juste à l'endroit où l'on retrouve
la brise oubliée la veille
avec une odeur très forte
de marée saumâtre et de vase
alors que l'idée nous prend d'abandonner
le reste de nos vêtements
et tu ris parce qu'il est tout petit
perdu dans son pelage gris
la peau fripée
et brun partout
par le soleil
comme mes mains tavelées
et ma peau boucanée
même là quand elle fait des plis
où se fourrent le sel et le sable
et les pointes de tes seins
sont des friandises salées
des petits rochers
croquants et mystérieux
et tu dis tu vois il se réveille
et tu ris encore
parce qu'il est grand
et fier
Peut-être la journée sous les platanes
les tables d'ombre aux terrasses
la lumière dans les verres
les porches des églises
aux nefs encore chaudes de l'été
les ruelles qui dégringolent vers le port
depuis le château fort
de la cité occitane
les étals de tomates d'aubergines de poivrons
de piments rouges comme du sang
et partout un air de féria
les fenêtres des cuisines ouvertes
d'où s'échappent les voix
les chants et les senteurs
d'ail et d'huile d'olive
et le filet d'eau dans les venelles
qui court depuis la fontaine
assurément les couleurs fauves de la journée
la lumière du ciel
le hâle de ton visage
le coup de pinceau
de tes lèvres
l'ivoire de tes dents
dans le quartier de melon
et les clochettes de ton rire
accrochées
au miroir de tes yeux
qui cascadent
sous la tonnelle
de vigne d'or
+
++
+
"La mer occitane" n'est pas épuisée. Il en reste encore quelques dizaines d'exemplaires On peut le commander par mail chez moi au prix de 17 € port non compris. Le livre n'est plus diffusé en librairie mais il peut y être commandé. Maison d'Edition Memory Press.

Saint-Michel-de-Cuxa et "La mer occitane"




Orage maternel de la voie lactée
de ta chair inespérée et vivante
dans laquelle j'entrais à nouveau
avec toi comme nous entrions
par l'éloge étroit
d'une voûte romane
vers le chant d'un cloître
que notre regard ciselait
avec la brise d'or
d'un orfèvre
J'étais le visiteur
des neiges d'antan
quand le feu s'allume
sur le rivage
où meurt le plain-chant
du silence
au couchant
de la mer occitane



Texte 2002 et photos Marianne septembre 2007

Peinture d'Hantaï et " La mer d'Occitane"

Pliages
dépliages
de nos plages intérieures
de nos corps en extase
Fresque involontaire
du destin inconscient
des gestes répétés
dans une litanie de verbes et de paroles
dans le rituel longuement préparé
des germes et des semences
des racines obscures de la nuit
Pliages
dépliages
des visages
qui se dérident comme une rivière
dans la transparence
du lac inattendu
Et de la robe d'azur
pliée dépliée
toujours plus grande
toujours plus claire
voguant sans frontière
d'une cime à l'autre

Peinture d'Hantaï
à l'écriture rose
illisible et
sainte
MARIALE
1960
huile sur toile,
293.6x209.5 CM. MNAM.
reproduction de l'ouvrage d'Anne Baldassari
sur Simon Hantaï
Centre Pompidou Paris

mercredi 16 juillet 2008

Si vous aimez les Nouvelles...



A la page 108 du numéro 6-7 de la Revue Générale dans lequel vient de paraître l'article très élogieux de Jacques Rogissart sur "La gondole de l'Orient Express", la R.G. recommande la lecture de mon livre à ceux qui aiment les nouvelles, dans une rubrique "quelques suggestions pour vos lectures estivales". Merci beaucoup, chère France Bastia et cher Jacques Rogissart. Un baume sur le coeur d'un auteur qui doute tous les jours de lui-même !



A tous et à toutes


BONNES LECTURES D'ETE

vendredi 11 juillet 2008

En voyage avec Jean Botquin

(double-cliquer pour agrandir)
Ci-contre le texte que Chris Vercruysse a consacré à "La gondole de l'Orient Express dans la revue des anciens du collège où j'ai usé mes culottes à Kortrijk (Courtrai), aujourd'hui Sint- Amandsscholen ( le collège a proliféré).
J'y suis considéré comme un flamand écrivant en français, alors que "Le Rail" me présente comme un pur wallon et qu'un organe politique wallingant a cité la quatrième de couverture de mon recueil en oubliant dans le dernier paragraphe le mot belge qui accompagnait celui d'écrivain. Or, je suis d'abord moi-même, c'est à dire belge par attachement, flamand et wallon par culture, par ma grand-mère courtraisienne et par mon grand-père tournaisien, français par ma petite maman tant aimée qui m'a fait découvrir toutes les beautés de la France battue par les forces flamandes et wallonnes à la bataille de Kortricke en 1302, rebaptisée "des éperons d'or" par un francophone (comme Yves Leterme) anversois du patronyme de Conscience (en Néerlandais Geweten). Donc je suis un pur produit du bric-à-brac historique, hypersensible quand on lui marche sur les pieds et qui supporte mal les critiques littéraires quand ces dernières ne sont pas gentilles avec lui.
Depuis mes humanités les esprits ce sont beaucoup ouverts sur tous les plans dans mon école. Mes nouvelles ne sont pas des morceaux choisis pour grenouilles de bénitier. Déjà "Boris et Boris" n'avait pas suscité de hauts cris ni de réprobation offusquée.
Chris Vercruysse est un ami découvert sur le tard qui m'a fait (re)connaître par cette vénérable institution religieuse flamande. Ce collège épiscopal a fait de moi un amoureux de la littérature universelle et un bon bilingue. Comme dit mon ami Chris, je suis un voyageur et un nomade qui recueille au cours de ses périples les richesses du monde, celles des sentiments comme celles qui nourrissent les conceptions sur l'existence, la psychologie comme la philosophie. Tout s'explique toujours et il n'y a pas de hasard. Notre histoire personnelle se construit progressivement vers un présent éternel.

vendredi 4 juillet 2008

Prière pour une soeur défunte







Elles étaient quatre soeurs. Trois sont décédées. L'ainée, il y a quelques jours. Elles sont mortes dans le désordre, sans respect d'un chronologie. Reste celle qui par vocation a soigné les trois autres, avec un dévouement jamais désavoué. Dieu l'a gardée pour la fin. Qu'Il la laisse encore longtemps en notre compagnie.


Nous qui sommes parties avant toi,
Grande sœur, nous t’accueillons.
Te voilà enfin, au paradis, avec papa et maman
Que tu as si fidèlement servis,
Comme s’ils étaient tes enfants…

Tous et toutes,
Tu nous nourrissais de la mie de ta sagesse
Mêlée parfois d’un brin de folie.
Ton sourire mélangeait le miel de l’amour
A la générosité de tes gestes.

Que tu étais bonne, grande sœur,
Tu nous aimais et tu nous aimes
Comme si, nous aussi, tu nous avais enfantées
Avec l’impatience de ta nature
Emplie de joie et de gaîté.

Il y a encore beaucoup de place au ciel,
Ô pèlerins de la vie,
Vous qui portez les souvenirs
Que nous avons laissés
Pour vous distraire de la tristesse
Et savourer la douceur de notre amour céleste.

Et toi qui restes la dernière,
Parce que ta vocation était de soigner
Les tiens encore plus que les autres,
Du haut du ciel nous te disons merci
Pour tant de dévouement,
De sacrifice et d’amour sur terre.

A Jacqueline et Marie-Jeanne

De la part de Yvonne et Monique