lundi 3 août 2015

TENTAMINA

Un copain de collège m'a envoyé un cahier littéraire de l'université de Louvain (anno 1954) avec des textes d'un certain Jean Botquin. Poésie d'antan...Parfum et ésotérisme de jadis.
Sarabande
Cet oeil décillé pénètre mon oeil pâle.
D'espoir perdu, la goutte unique crève 
Seule sur l'onde ma conque danse.
Ton regard coupe un carré de chair bleue.
Mes paumes brûlent et ton haleine.
Croix de ma bouche scellée
Brûle.
Brûle sous ton dard: ma prunelle
Brûle aussi mon rêve en étoile
Brûle petite morte
Ambiguïté
La Raison de sa main froide.
Enserre le coeur nageant
Dans l'inconscience
Cette mer aux longues veines d'écume,
Cette mer des délices fatales
Où convergent mes dagues fondues en étoiles
Quand plonge le corps maigre des rares adolescences. Dans ton baume de frissons, d'équilibres tendus,
Et de chutes prolongées, les soirs, jusqu'à la mort
Mer secrète.
Un soleil surgit de ton sein qui saigne
Le soleil de moi-même en la nuit d amour même
Raison astre marbré à l'aube des coeurs,
Qui dans le sang baigne la rose
Et fige la rose saignée
Raison, l'immense envol des crépuscules précéda ta genèse
Mais que je plonge mon corps dénudé
Quand resurgit le dieu d'hiver à l'orient de mon âme
Que je sente enfin
De frisson en frisson
L'onde qui court
Court
Jean Botquin

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