Qui étiez-vous blonde
D’abord très lointaine
Étoile à peine naissante
Dorée sur toute la longueur de votre rêve végétal
Incertaine
La tête enlacée dans votre tresse
Nouée autour d’un foulard noir
Comme étouffée par les doigts d’une liane
En détresse
Alors que hier vos cheveux clairs
Formaient encore une clairière
Sur un chemisier bleu foncé
Orné d’une guipure
Sauvant de justesse votre fragile pudeur
Insaisissable
J’attendais que votre corps m’apprenne le langage des parfums
Mélange de pétales réchauffé sur votre peau
Vanillée par l’irritation des tropiques
Et le poivre semé dans la négligence
De votre nudité que je ne faisais encore qu’imaginer
Sans doute un coup de fouet sur le frémissement nocturne
De ma peau qui rêvait de la vôtre
Un ravissement insoupçonné par les papilles au goût savant des élixirs
De Nabeul ou de Marrakech
Les jasmins parsemés sur la surface
Cachée d’un ventre aux frontières
De l’espace défini à la mesure
De l’oasis inespéré
Vous étiez toujours là quand je le souhaitais
Je n’avais pas besoin de vous retrouver
Derrière les cloisons des alcôves
Sous les baldaquins palpitants
Des îles sous les vents
Comme une perversité de la réalité
Crime que j’aurais fomenté en secret
En écrasant le noyau d’un désir d’outre tombe
Vous étiez la femme rencontrée partout
Dans l’anonymat des foules
Sortant du ventre des villes
Pareille aux mirifiques promesses
De celles qu’on attend malgré leur présence
Comme si vous montiez toujours dans le wagon
Du métro où je n’étais pas
Mais qu’importe
C’est moi qui sans doute m’étais trompé de porte
Je vous voyais là où vous n’étiez
Mirage que je formais derrière mes paupières
Qu’il suffisait de fermer pour que vous apparaissiez
Et quand j’ouvrais les yeux
Vous partiez en fuite Comme si vous vouliez cesser d’exister
Mais je savais votre prison prête à vous recevoir
Dans un bain de volupté mensongère
Où je vous dévêtirais impatiemment
Pour vous défaire de vous-même
Car mon désir me dictait
Que votre âme ne serait visible
Qu’à travers votre nudité
D’Eve repentie.
2 commentaires:
J’attendais que votre corps m’apprenne le langage des parfums
Mélange de pétales réchauffé sur votre peau
Vanillée par l’irritation des tropiques
Et le poivre semé dans la négligence
De votre nudité que je ne faisais encore qu’imaginer
Sans doute un coup de fouet sur le frémissement nocturne
De ma peau qui rêvait de la vôtre
Un ravissement insoupçonné par les papilles au goût savant des élixirs
De Nabeul ou de Marrakech
Les jasmins parsemés sur la surface
Cachée d’un ventre aux frontières
De l’espace défini à la mesure
De l’oasis inespéré...
J'attendais que votre corps prenne la mer, la mère aussi de tous les naufrages d'amour, libres et non point galvaudés, et les lianes de vagues montantes et descendantes sous le flux et le reflux, toujours prêt à jouer à la bête à deux dos, ce jeu si commun, mais si libérateur d'un plaisir infini, que l'on partagerait à deux...
J'attendais que votre corps ne chante la tendresse, et les caresses du bout des doigts, arcboutés aux sources des sensations, libérées par votre parfum au jasmin, luxuriant à souhait, aux mille épices apportées par des servantes à deux doigts d'être nues...
J'attendais que votre corps, ne se mette à parler, entrelaçant mes mots, jusqu'à l'extrême jouissance...
Pasquale
Merci pour ta lecture, Pascal...
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