lundi 18 juillet 2011

Peut-être oui mais parfois ça m'arrive. Texte repris à la Mer Occitane.

Peut-être oui mais parfois ça m'arrive d'aborder la nuit les ruines de l'île la plus éloignée de la mer occitane d'où dérivent les châteaux tels des navires sur des brumes de pierres telles des coques ébréchées dans le mugissement des trompes marines et des sirènes de guerre

Ils se perdent en châtre-murailles en trompe-l'oeil en mansardes closes
en portes condamnées avant que de servir en fenêtres murées avant que de s'ouvrir en couloirs n'ayant jamais mené nulle part sinon vers la vase des ports où grouillent des créatures bifides hermaphrodites se nourrissant de limaces aveugles et de mollusques écrasés nains incapables de se hisser hors des cloaques dans lesquels débouchent les caves et les celliers abandonnés

Depuis l'éternité ils fomentent d'obscurs travaux sous des monceaux de gravats puants surnageant à peine les débordements des marées

Aux équinoxes les architectes fous
s'enlisent dans les marécages des desseins et des plans dont l'absurdité torture le cerveau de ceux qui survivent encore aux sangsues sanglantes

C'est ainsi que l'on voit des édifices déments construits au départ d'un ciment craché par les gueules béantes des éléphants de mer et de poutres putréfiées par le cancer des plages se précipiter dans le gouffre des falaises sur lesquelles dansent des incubes au sexe flamboyant les ceintures dénouées sur leurs hanches aiguës

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