samedi 25 février 2012

Poème extrait de "Elégie pour un kaléidoscope."


Attente

La première version de la nuit s'imprimait sur nos bouches

Nos dents inscrivaient les mots qui nous touchent

Nos doigts transcrivaient sur l'ardoise

les berceuses du soir

Je dévoilais l'encolure voilée de voilures

J'allais au-delà du climax des gestes exagérés sur les murs

J'étais la houle

dans le mouvement de nos songes

Je m'assoiffais d'images que je chassais vers le jour

Se glissaient les tentures tendues tout autour de tes bras

Se dénouaient les nœuds que fugace tu noues et relaces

Alors que fauves tes yeux fuyaient

de phalange en phalange vers le cœur

Se levaient les scellés sur l'angoisse des pôles aimants

jetant l'ancre en bordure des prés renaissants

lissant l'herbe de tes flancs éclatant de lumière

Je t'éclaboussais de pétales de joie

dont je couvrirais la dernière version de la nuit en toi