dimanche 22 février 2015

Les lettres ne battent plus des cils (suite)

Les lettres ne battent plus des cils (suite)
-11-
La chair de l’introït
au-dessous de la soie des apparences
ne dirait plus les pores des sensations antérieures
ni la simplicité des verbes
que dictaient les fossoyeurs d’orient
Tous les poètes s’étaient trompés de soleil
à l’ouest de leurs croyances
C’est ce que tous croyaient
-12-
L’absence de tous leurs sens surviendrait
Comme l’absinthe dans leurs veines
Les millénaires inutiles perdus dans le balbutiement
des langages apparaissaient comme des mystères
non élucidés
Ils avaient abouti
nulle part
-13-
Goutte à goutte les mots s’étaient perdus
sous les voûtes
à la quinconce des douves
ils se couvriraient de nénuphars géants
à l’orée des roseaux
les orchidées jaunes oublieraient leur nom
Les mots seraient comme pièces de monnaie
dans une urne qu’on ne viderait jamais
les mots se détruisaient d’eux-mêmes
volatiles insaisissables
dans des rayons de soleil
miroirs sans reflets
sourds devant la cécité des poètes
J.B.

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