lundi 4 janvier 2010

Il y a Soixante ans, jour pour jour...


"La mer cuirassée d'argent"




"Des gouttes de lumière et de couleurs"








Ma libre Belgique ne m'en voudra pas d'avoir emprunté la photo d'Albert Camus, prix Nobel de littérature en 1957, publié dans son numéro 362 à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa disparition, à la suite d'un accident de voiture, alors qu'il remontait vers Paris avec son éditeur.

La photo ci-dessus a été prise aux Deux Magots, en 1945.

Je me souviens qu'à sa mort, en 1960, j'ai été profondément choqué. Et, aujourd'hui, à nouveau, je suis plein de nostalgie. Je suis allé vers ma bibliothèque feuilleter la dizaine de livres de Camus que je possède depuis longtemps, qui m'ont accompagné dans tous mes déménagements, qui ont jauni, dont certaines couvertures sont recollées, et je me suis arrêté au plus petits d'entre eux, "Noces", noces à Tipasa, le livre qui m'a ouvert les yeux, qui m'a fait découvrir le soleil et la lumière, au point que depuis je suis tombé amoureux des pays du Sud où nous retournons toujours, ma femme et moi, sans jamais nous fatiguer du ciel et du soleil implacables. Je pense vraiment que c'est Camus qui m'y a initié. Bien sûr, il n'y a pas que cela dans mon attachement pour cet auteur qui fait partie de ma jeunesse. J'ai dévoré son théâtre, ses oeuvres philosophiques; j'ai aimé son écriture à la fois sobre et lyrique. Pour moi, il fut un maître.

"Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bien écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumiège à gros bouillons dans les amas de pierres. A certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils...."
Par ma fenêtre, je regarde le jardin dans son linceul blanc sous le ciel de neige. J'attends le soleil du Sud, prêt à repartir pour retrouver les images de Tipasa, et, plus près de nous, de Lourmarin où Camus est enterré.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher Jean

Avec vous, je me suis remémoré cet écrivain, penseur, philosophe qui a touché de sa plume la personne que je suis. Celui qui écrivait «La lucidité est la brulure la plus proche du soleil» a toujours cheminé à mes côtés. Lors d'un bref passage à Lourmarin, j'ai pu, tout à fait par hasard, saluer son fils. Merci de cette belle photo de lui sur votre site.
Loïse

jean.botquin a dit…

Merci Loïse pour cet instant de partage.

Fabienne a dit…

Bonsoir Jean. Je passe sur votre blog grâce au petit Belge qui m'a dit que vous aviez fait un article sur Camus pour qui nous avons une grande admiration , mon mari et moi -même. Nous lui avons aussi rendu hommage par le biais de différents blogs inscrits ou non dans notre communauté " Autour d'Albert Camus ".
Merci pour ce bel article!
Mon mari a eu le plaisir de rencontrer et de discuter avec sa fille Catherine à Lourmarin en juillet 2007.
Nous somme aussi allés sur ses traces à Villeblevin où il a trouvé la mort.
Au plaisir , une Belge (née à RENAIX )et vivant en Normandie !

jean.botquin a dit…

Merci Fabienne, passant sur votre blog il y a quelque temps, j'avais constaté votre admiration pour Albert Camus. Je suppose que vous avez regardé le film de France 2, ce soir...

Un petit Belge a dit…

Je suis toujours ravi de mettre en relation des gens partageant un même centre d'intérêt.

Dominique a dit…

Merci pour votre bel article qui raconte l'impact de Camus sur un homme du Nord et le plaisir de l'avoir lu. Concernant le film de France 2 je pense qu'il faut le considérer avec prudence, il n'est pas fidèle à certains évènements et il y a une part de roman. Cordialement, Dominique Beretti

jean.botquin a dit…

Oui, d'accord Dominique, j'ai moi aussi été déçu...

Pâques a dit…

Pour moi "L'étranger" c'est aussi quelqu'un qui se sent étranger...même s'il partage la même nationalité, il est en décalage avec les autres :-)
Partagez-vous cette vision?
Mes fils pas du tout...
Je vous souhaite un bon week-end et merci pour vos commentaires chaleureux.

Anonyme a dit…

Oui, je pense que vous avez raison, Marcelle. Je suis persuadé que l'Etranger de Camus, c'est d'abord ça

Anonyme a dit…

Cher Jean,

Bonjour et Bon dimanche... Merci à toi, de m'avoir remémoré la poésie d'Albert CAMUS... L'on perçoit là, ton amour du travail bien fait et de celui pour les pays du soleil...
L'espérance est au rendez-vous, l'amour, la tendresse et l'amitié aussi... Car sans soleil, sans nos petites mésanges bleues et nos rêves de lumière, notre poésie ne pourrait être... Merci pour tes invitations au voyage...

Pasquale

jean.botquin a dit…

Merci Pasquale