jeudi 21 avril 2011

Le Cierge Extrait de "Le Front haut" de J.B.

Longtemps, il regarda le cierge brûler. Les larmes de cire coulaient. Il pensait à la mèche qui, lentement, se consumait en fumée. Si j'étais à l'intérieur de moi-même, se disait-il, mes pensées monteraient vers le ciel comme cette flamme, mon âme transpirerait comme cette cire qui s'amollit. Je serais une moelle incandescente. Les paroles emprunteraient le chemin du silence.
Il examinait ses mains à la lueur de la flamme de ses pensées. Il les tournait, les retournait. Elles étaient sans surprises, étroites et longues, silencieuses.
Ces mains se souvenaient d'une femme qu'elles avaient longtemps caressée, pendant de longues heures, sans jamais atteindre l'intérieur de sa tendresse endormie.
Elles étaient là, abandonnées à ce souvenir tandis que la flamme formait des paroles qu'il ne pouvait plus prononcer.

2 commentaires:

Pasquale's blog a dit…

"Ces mains se souvenaient d'une femme qu'elles avaient longtemps caressée, pendant de longues heures, sans jamais atteindre l'intérieur de sa tendresse endormie.
Elles étaient là, abandonnées à ce souvenir tandis que la flamme formait des paroles qu'il ne pouvait plus prononcer."

"Et si la flamme avait donné naissance à des chansons, que son coeur aurait fredonné sans cesse...
Et s'il avait retrouvé la voix de cette femme dont le corps aurait frémi au passage lissant de ses mains caressantes... Et si le rêve de la bougie était de rapprocher les hommes et les femmes dans sa lumière chaude... si les paroles étaient revenues sur le bout de ses lèvres, l'amour était du voyage..."

jean.botquin a dit…

Encore plus sentimental que moi, Pascal !