jeudi 29 août 2013

Élégie

Élégie

Quand nous franchirons les portes de la ville abandonnée pour rejoindre les frontières de l’impossible avec l’espoir de les franchir
Laissant derrière nous l’enchevêtrement des ruelles obscures
Les patios encombrés des déchets du passé
Les couloirs sans issus
Les étals recouverts de salpêtre et de restes innommables
Les relents de peurs anciennes accrochés aux murs des chapelles votives
Les montagnes de désespoirs accumulés au fil des jours
Et des nuits sans lune ni étoiles comme des terrils de scories
Nous irons vers les pontons branlants bordant l’océan des ténèbres vêtus de notre seule nudité avec en bouche le désir de macérer un graal imaginaire
Fuir soi-même comme si nous existions encore dans nos corps d’animaux dénaturés
Fuir le souvenir des battements de notre cœur  quand il battait la chamade à l’approche de corps sublimes au temps des marchands de sable amoureux
Quand nous franchirons les portes de la ville abandonnée
Avant l’écroulement des enceintes
Oubliant le son de nos pas sous les voûtes
Et la résonance de nos prières adressées vers l’au-delà


Jean Botquin

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