samedi 30 novembre 2013

Les anges noirs

Des anges noirs se baignent à marée haute tels
des cygnes égarés sur les flots
Quelques pleurs de guitare résonnent encore
avant la tempête qui s’annonce à l’horizon
Des vents lointains mugiront bientôt
En soulevant des nuages processionnaires
au-dessus des plages enténébrées

Debout il compte les coutures de son ventre
Il les touche de ses doigts
Il pense qu’il a beaucoup vieilli
Son corps se recroqueville dans son cerveau
Il entend l’écho de voix guerrières
Dans ses oreilles se succèdent le froissement d’étoffes rugueuses
et le vagissement des algues

Le temps de l’horloge est révolu
Quelques baigneurs passent en pleine nuit
Ils passent mais ne s’arrêtent pas
Leurs pas crissent dans le sable
Ils vont et marchent en attendant la vague
porteuse d’espérance

Cependant
Pour espérer il faut croire
Croire aux arbres
Les noyers et les cèdres
Les oliviers et les cyprès
Les acacias du désert

Mais le temps s’est arrêté au minuit des indicibles


J.B. novembre 2013

1 commentaire:

caphadock a dit…

Doit on laisser le temps au temps
Ou simplement de temps en temps
Attendre qu'il se fasse temps
Pour donner la valeur au temps