vendredi 14 novembre 2014

LISSEWEGHE

Lissewege
Dans l'ombre de l'église de Lissewege se blottissent les maisonnettes fleuries, tel un béguinage où les toits se penchent et s'épaulent, où les murs s'entraident. Un béguinage ouvert sur des près bordés de saules têtards, gnomes trapus et bizarres qui se donnent la main par les racines.
Et le soir leurs danses simiesques s'enveloppent de brumes qui très vite recouvrent les prairies humides, brumes montant des canaux, ruisseaux, petits étangs coassant et immobiles.
Des façades pimpantes, blanches, minaudent sous leurs toits rouges. Et au-dessus, la tour massive, donjon menaçant dans son armure, escalade le ciel d'une envolée qui brusquement s'arrête comme si le ciel était trop bas pour encore accueillir la flèche d'un clocher. Dans le sillage de cette figure de proue, dorée comme le sable des dunes flamandes, s'allonge la nef gothique, chant d'orgue polyphonique balancé de baies et d'ogives.
Le vaisseau venant de la mer du nord n'a pas terminé son voyage. S'est-il perdu au milieu du béguinage ou les maisons sont-elles restées accrochées à sa coque ainsi que des coquillages ?

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