mercredi 4 mars 2015

Les paupières.

Les paupières
Les paupières lourdes des fenêtres altèrent l'or de la lumière. La maison a les yeux clos et paraît s'endormir dans la chaleur de midi.
A l'intérieur de l'heure creuse, d'une pièce à l'autre, tu vas. Puis, tu ouvres la fenêtre du jardin où mon ombre t'attend. Ton visage s'illumine à la manière de la fleur d'un magnolia au soleil. Me vois-tu, moi, qui ne suis peut-être que le sésame d'un temps ?
Et tu es là, l'espace d'un instant, le temps de refermer les paupières de la fenêtre sur ton visage et sur ta forme qui m'interroge sans cesse, l'espace d'un moment d'éternité.
Te voilà disparue. Mon ombre parmi les roses, hélas, ne fera plus qu'un temps. Serais-tu morose derrière les fenêtres closes à m'attendre éternellement ?
J.B. in Le front haut, Memory Press et chez l'auteur.
Photo prise à Nice

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