
dimanche 30 mars 2008
LA TRANSHUMANCE DES BANQUIERS

vendredi 28 mars 2008
Sans prétention
Voici quelques réflections de mon ami Guy Capelle qui a lu deux de mes livres, coup sur coup, à son rythme habituel.
Difficile d'écrire mon opinion concernant un ami.
Mais puisque celui-ci me le demande...
Jean Botquin a usé ses fonds de culotte sur les mêmes bancs d' école que
moi. Avec quelques années d'avance : il est né en 1932 , et moi en 1940.
Mais nous avons eu un destin assez ressemblant : nés et élevés en
Flandre, scolarisés en flamand et en français. Nos études ne furent pas
les mêmes, mais notre passion pour la lecture est identique.
Jean Botquin :La transhumance des banquiers - Quorum - 154 p.
Livre d'historien plutôt que de poète, cette histoire vraie raconte le
déménagement des papiers et des valeurs des coffres de la Banque de
Bruxelles à Courtrai vers la France, lors de l'invasion de la Belgique
par les Allemands en mai 1940. Robert Botquin, le père de l' auteur,
est directeur de la succursale de la banque à Courtrai. Ces messieurs du
siège de Bruxelles avaient décidé que les Allemands ne devaient en aucun
cas mettre la main sur les valeurs de la clientèle de la banque. D' où
ce que l'on a appelé le « siège itinérant » en zone non occupée. Plus de 2
millions de Belges se sont enfuis en France à cette époque (pour
d'ailleurs retourner en Belgique après quelques semaines). On imagine le
foutoir.
Bel hommage filial , et bel exemple de conscience professionnelle.
Trouve-t-on encore de tels banquiers ?
Jean Botquin : La gondole de l' Orient Express - Memory press - 207 p
4/5
Dans un tout autre registre, une série de textes publiés ces dernières
années dans diverses revues. Une inspiration débridée, beaucoup de
sensualité, une oeuvre de philanthrope. Jean aime la vie, cela se palpe.
Les amours ne sont pas toujours heureuses, mais la vie est ainsi faite.
J'ai un petit faible pour les soldats de plomb du Tambour d'or, le
magasin de jouets de notre enfance. La Gondole de l' Orient Express
raconte l'histoire émouvante d'un vieux gondolier qui veut finir sa vie
en Belgique auprès de ses enfants mais ne veut pas abandonner sa gon-
dole à Venise. Plusieurs nouvelles présentent un côté surréaliste, du
côté de Magritte plutôt que Delvaux.
Le syndrome de Stendhal : une belle histoire d' amour, un petit peu
autobiographique, m'a confié l'auteur.
Un très bon moment de lecture.
Difficile d'écrire mon opinion concernant un ami.
Mais puisque celui-ci me le demande...
Jean Botquin a usé ses fonds de culotte sur les mêmes bancs d' école que
moi. Avec quelques années d'avance : il est né en 1932 , et moi en 1940.
Mais nous avons eu un destin assez ressemblant : nés et élevés en
Flandre, scolarisés en flamand et en français. Nos études ne furent pas
les mêmes, mais notre passion pour la lecture est identique.
Jean Botquin :La transhumance des banquiers - Quorum - 154 p.
Livre d'historien plutôt que de poète, cette histoire vraie raconte le
déménagement des papiers et des valeurs des coffres de la Banque de
Bruxelles à Courtrai vers la France, lors de l'invasion de la Belgique
par les Allemands en mai 1940. Robert Botquin, le père de l' auteur,
est directeur de la succursale de la banque à Courtrai. Ces messieurs du
siège de Bruxelles avaient décidé que les Allemands ne devaient en aucun
cas mettre la main sur les valeurs de la clientèle de la banque. D' où
ce que l'on a appelé le « siège itinérant » en zone non occupée. Plus de 2
millions de Belges se sont enfuis en France à cette époque (pour
d'ailleurs retourner en Belgique après quelques semaines). On imagine le
foutoir.
Bel hommage filial , et bel exemple de conscience professionnelle.
Trouve-t-on encore de tels banquiers ?
Jean Botquin : La gondole de l' Orient Express - Memory press - 207 p
4/5
Dans un tout autre registre, une série de textes publiés ces dernières
années dans diverses revues. Une inspiration débridée, beaucoup de
sensualité, une oeuvre de philanthrope. Jean aime la vie, cela se palpe.
Les amours ne sont pas toujours heureuses, mais la vie est ainsi faite.
J'ai un petit faible pour les soldats de plomb du Tambour d'or, le
magasin de jouets de notre enfance. La Gondole de l' Orient Express
raconte l'histoire émouvante d'un vieux gondolier qui veut finir sa vie
en Belgique auprès de ses enfants mais ne veut pas abandonner sa gon-
dole à Venise. Plusieurs nouvelles présentent un côté surréaliste, du
côté de Magritte plutôt que Delvaux.
Le syndrome de Stendhal : une belle histoire d' amour, un petit peu
autobiographique, m'a confié l'auteur.
Un très bon moment de lecture.
mercredi 26 mars 2008
Le temps des soucis

C’était l’année où les soucis envahirent la ville.
L’apparition de ces fleurs orange dans les endroits les plus inattendus prit rapidement une allure inquiétante.
Au début, on venait de loin pour admirer les parterres éblouissants des parcs publics.
En très peu de temps, les tombes des cimetières croulèrent sous les soucis.
Toute la verdure devint orange. L’herbe disparut.
Le virus du souci atteint les recoins les plus reculés de la ville. Rien ne pouvait empêcher la contagion. La ville était malade.
On ironisait qu’il ne fallait plus se faire de souci car il y en avait partout.
Chaque larme qui tombait sur la terre faisait germer un nouveau souci.
Il en poussait dans les gouttières et même à l’intérieur des maisons.
A peine éclos, on les fauchait, hélas, pour rien car ils repoussaient encore plus denses.
La rue sans-souci ne méritait plus son nom.
On n’osait plus parler de l’insouciance des enfants car eux-mêmes prenaient peur devant la marée jaune.
C’était la crise, l’hépatite des jardins .
Il fallut attendre l’automne – et dans certaines rues l’hiver – pour que les soucis arrêtent leur progression et que cette plaie meure d’une mort orange aux quatre coins de la ville dans d’immenses brasiers.
Jean Botquin
Extrait de « Le front haut ».
jeudi 13 mars 2008
Strelitzia
texte de mon recueil "Elégie pour un kaléidoscope".
STRELITZIA
Oiseau des îles
Long cou d'autruche verte
à la tête en bec
d'orange
qui s'ouvre s'ouvre toujours
et
se déplume à mesure que l'horloge avance
Et chaque fois un nouveau bec
à la langue bleue
aux papilles violettes
comme
un livre qu'on effeuille
sur l'histoire d'Orotava
Bouquet à toi seule
sur une tige d'échassier
Immobile oiseau végétal
au regard de carnassier
dévorant le soleil
Danseur de pierre de lune noire
poussant sa tête dans les nuages
et qui s'envole
au milieu des statues
et des masques
Te voilà prisonnier
d'une cage de verre
où tu déploies les charmes
de ta chair avide
lundi 10 mars 2008
Le front haut
Voici un extrait de "Le front haut", recueil de prose poétique dont on a dit qu'il était une sorte de roman façonné de mille facettes poétiques avec ce côté magique des mots, des images, des sensations qui font rêver le lecteur (Stephen Blanchard- Joutes littéraires de Bourgogne):
Le Rosier
Elle aime les roses et a les pouces verts. Au début, le rosier ne donnait qu'une rose à la fois. Elle l'a taillé, comme il faut, aux bons endroits. Depuis, elles prolifèrent toujours plus nombreuses. C'est un rosier ardent que l'on voit de partout. Il suffit d'ouvrir une fenêtre sur le jardin pour qu'il entre dans la maison. Un jour, il s'est retrouvé au milieu de la table ronde. Il y avait cinquante-cinq roses, toutes plus belles les unes que les autres. Elle leur parlait, elle les appelait par leur nom. " "Mes petites passions feutrées", disait-elle, "mes porteuses de vent","mes regards illuminés", "mes langues de miel". Elle seule pouvait respirer leur odeur sans défaillir. Des pétales fanés, elle distillait l'essence pour en faire un parfum dont elle s'embaumait. Imprègne-toi de l'odeur de mon corps, lui disait-elle, quand il la retrouvait le soir. Je suis le rosier de ton désir. Mon corps est couvert de pétales, mes lèvres sont humectées de rosée. Je suis la première rose des mille et une nuit. Et il recueillait sur ses lèvres la passion du rosier.
Eric Brogniez a écrit, à propos de "Le front haut" :
Le poème en prose, tout en allusions et en trouble, en mystère et en grâce touche son but à chaque fois, dans une écriture plus nouée, plus resserée sur sa part d'ombre; le cheminement
du texte vers son lecteur atteint ici son parfait équilibre, et, si vous me le permettez, il me semble que vous avez donné là votre meilleur ouvrage. (4 mars 1999)
Le Rosier

Elle aime les roses et a les pouces verts. Au début, le rosier ne donnait qu'une rose à la fois. Elle l'a taillé, comme il faut, aux bons endroits. Depuis, elles prolifèrent toujours plus nombreuses. C'est un rosier ardent que l'on voit de partout. Il suffit d'ouvrir une fenêtre sur le jardin pour qu'il entre dans la maison. Un jour, il s'est retrouvé au milieu de la table ronde. Il y avait cinquante-cinq roses, toutes plus belles les unes que les autres. Elle leur parlait, elle les appelait par leur nom. " "Mes petites passions feutrées", disait-elle, "mes porteuses de vent","mes regards illuminés", "mes langues de miel". Elle seule pouvait respirer leur odeur sans défaillir. Des pétales fanés, elle distillait l'essence pour en faire un parfum dont elle s'embaumait. Imprègne-toi de l'odeur de mon corps, lui disait-elle, quand il la retrouvait le soir. Je suis le rosier de ton désir. Mon corps est couvert de pétales, mes lèvres sont humectées de rosée. Je suis la première rose des mille et une nuit. Et il recueillait sur ses lèvres la passion du rosier.
Eric Brogniez a écrit, à propos de "Le front haut" :
Le poème en prose, tout en allusions et en trouble, en mystère et en grâce touche son but à chaque fois, dans une écriture plus nouée, plus resserée sur sa part d'ombre; le cheminement
du texte vers son lecteur atteint ici son parfait équilibre, et, si vous me le permettez, il me semble que vous avez donné là votre meilleur ouvrage. (4 mars 1999)
France Bastia dans "Nos Lettres"- A propos de "La gondole de l'Orient Express"
"La gondole de l'Orient-Express, cette belle nouvelle qui fut primée au Concours organisé par l'AEB en 2002 à l'occasion de son centième anniversaire et qui donne son titre au recueil n'est cependant pas celle qui ouvre le nouveau livre de Jean Botquin, mais Je m'appelle Europa, une nouvelle qui, en décembre dernier, concluait en point d'orgue un dossier que la Revue Générale consacrait à l'Europe. Un beau choix pour ce morceau d'ouverture, car Je m'appelle Europa réunit les caractéristiques propres à de nombreux écrits de Jean Botquin; l'imagination, la richesse et la précision du vocabulaire, l'art de mélanger le présent avec le mythe ou la légende et, baignant le tout, une chaude sensualité. Cette dernière dans, parfois, les situations les plus insolites, comme on le constatera, dans, par exemple, Le baiser de la mouche, l'une des sept nouvelles inédites parmi les dix-neuf, d'une inspiration très variée, souvent primées ici ou là, que contient le recueil; qu'il s'agisse de la description du taureau séduisant Pasiphaé sur une plage crétoise ou de l'homme nu caressé par des mouches, c'est avant tout l'ardeur de la vie qui anime et entraine la plume de Jean Botquin."
samedi 8 mars 2008
Association des Ecrivains francophones de Belgique
J'ai été invité à venir parler de "La gondole de l'Orient Express" à l'A.E.B ce mercredi 12 mars après 18 heures. Ne me laissez pas seul. J'ai quelques idées sur l'art de la nouvelle parce que c'est de cela que je vais sans doute devoir improviser. Il y a récit, brève ( texte par définition extrêmement court), nouvelle ( histoire à la trâme relativement simple, sans psychologie profonde, au nombre de personnages limité, récit dense qui mène à la fin d'un suspense dont l'issue devrait toujours être inattendue (la chute). Il y a aussi, aujourd'hui, des récits d'état d'âme baptisés abusivement du nom de nouvelle. On dit la nouvelle nouvelle. Moi, je veux bien.mais il faudrait les désigner autrement.
Des brèves, j'en ai écrit, par exemple, dans le Front Haut, enfin, c'est ce que je pense. Un jour, il faudra que j'en parle. Mais je n'aime pas trop faire de la théorie.
D'ailleurs, je ne suis pas un spécialiste, seulement un poète, un praticien, un homme du terrain verbal qui fait ce qu'il peut, ce qu'il ressent, ce qu'il souffre, ce qu'il rêve
Ah ! Oui. j'oubliais, l'A.E.B. tient ses réunions au musée Camille Lemonnier, Chaussée de Wavre à Bruxelles.
Des brèves, j'en ai écrit, par exemple, dans le Front Haut, enfin, c'est ce que je pense. Un jour, il faudra que j'en parle. Mais je n'aime pas trop faire de la théorie.
D'ailleurs, je ne suis pas un spécialiste, seulement un poète, un praticien, un homme du terrain verbal qui fait ce qu'il peut, ce qu'il ressent, ce qu'il souffre, ce qu'il rêve
Ah ! Oui. j'oubliais, l'A.E.B. tient ses réunions au musée Camille Lemonnier, Chaussée de Wavre à Bruxelles.
mardi 4 mars 2008
Un carnaval au Vatican

Voici un tout petit extrait pour vous mettre l'eau à la bouche:
Nous sommes piazza del Popolo, la place du Peuplier où se dresse aujourd'hui l'obélisque d'Héliopolis. Le jour s'est assombri. On arrive à la fin de ce mini-canaval della Lupa. Les collines du Pincio regorgent de monde venu assister au brûlage des bosses.Les Gilles partent pour un dernier rondeau autour d'un gibet où un mannequain-gille est suspendu. Sous lui, quelques ballots de paille attendent l'exécution symbolique...
Le reste, dans votre "La gondole de l'Orient Express"...
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