mardi 13 mai 2008

Un rendez-vous à l'Abbaye de Saint-Denis en Bloqueroie, les 30 et 31 août 2008

Pour illustrer cet évènement auquel je compte participer, afin de rencontrer mes amis lecteurs qui songeraient à se balader dans cette jolie région située près du village de Casteau, je reproduis ci-après un texte que j'ai écris l'an dernier, installé derrière mes livres, en attendant les visiteurs.

Trou d'air

Nul n'ignore que la poésie donne des ailes. Toutefois, qu'elle puisse transformer ma vieille Fiat Bravo en hélicoptère, voire en F16 collé aux sinuosités de la route et des chemins creux de Gottignies, relève du surnaturel ou du paranormal.
C'est, cependant, ce que j'ai vécu ce matin. Je vous le jure. Mon véhicule surfait entre le Roeulx et l'Abbaye de Saint-Denis de Broqueroie. Il glissait sur les longues phrases de mes pensées. Tout cela à la fin d'un été maussade que personne n'avait choisi. Ces phrases, je les inventais, de borne en borne, dans la bruine d'un matin qu'on m'avait pourtant promis ensoleillé.
On m'avait prévenu sur l'état des routes. Elles sont mauvaises, pleines d'ornières et de surprises désagréables. "Pour bien faire, il faudrait rouler à quelques centimètres au-dessus du sol." C'est ce que ma bonne vieille voiture faisait, comme par miracle.
Vous pouvez emprunter n'importe quel chemin, il vous mènera à la vallée de l'Obrecheuil et ses étangs entourés de bois. Quelqu'un m'avait dit aussi: "Ces routes sont comme des cordons ombilicaux convergeant tous vers le coeur de l'enchantement."
Autour de moi, il devait y avoir quantité de gnomes et de sorcières, cachés dans la bruine. J'ai cru les voir vraiment quand un hurluberlu qui me suivait me fit des appels de phares. On n'est jamais tranquille. Il me sollicitait comme si j'étais une jolie fille, moi ce chauffeur échevelé et barbu...Que Saint Denis ait pitié de sa bêtise.
Après Thieusies, mon dragueur m'abandonna et je poursuivi mon vol plané. J'avais ouvert les ailes de mon rêve. Mon âme cherchait à s'échapper, emportée par le pouvoir des mots dont ma voiture était remplie. Mes livres sur ma banquette arrière étaient heureux; ils étaient en vacances. Ils allaient rencontrer des lecteurs, et, sinon, prendraient l'air comme vous et moi, à la fin d'un été. Je suis arrivé à bon port, face au portail de l'Abbaye.

C'est alors qu'un homme m'apostropha:
-Vous roulez comme ça ?
-Comment comme ça ?
-Votre pneu arrière droit, vous l'avez vu ?
-Comment voulez-vous que je le vois. Je n'ai pas des yeux en rétroviseur. Eh! quoi, il ne vous plaît pas ?
-Votre pneu arrière droit est complètement déchiré!

Je vous promets que cette année-ci je vérifierai mes pneus avant de partir.

1 commentaire:

Cristina a dit…

Pas de chance, je serai au Portugal!
Mais prudence cette année, pas trop de mots dans la voiture pour la sécurité des pneus!
Bonne journée.