samedi 8 octobre 2011

Lettre à une doyenne du nom de Caroline

Jardin de Rayol (Var-France)






Très chère Caroline,

Vous franchissez, en ce jour, la grande porte de l’éden séculaire.
Nous vous souhaitons chaleureusement une très longue promenade dans ce jardin peuplé de vénérables centenaires, réunissant les meilleurs, ceux qui surent résister aux tempêtes et vicissitudes de la vie, au-delà des limites habituelles. Une espèce de jardin du Rayol où règneraient sagesse, richesse de l’âme, conscience du devoir accompli, expérience accumulée au cours d’une vie qui se prolongerait à notre grande joie, à tous.
Je n’ai pas de mots pour vous dire, chère Caroline, combien sont grands notre bonheur et notre fierté de pouvoir lever les yeux sur celle qui réunit, parmi nous, le plus de printemps, au point qu’elle incarne, oserais-je dire, un véritable printemps éternel.
Aussi, prenez votre temps, chère Caroline. Ne vous pressez pas. Asseyez-vous souvent à l’ombre des chênes, des palmiers, derrière les barrières de bambous qui protègent du mistral ou face à la mer qui se brise sur les falaises. N’êtes-vous pas à l’âge de la contemplation et de la lenteur ?
Désormais, chère Caroline, vous serez notre messagère, celle qui a su, au mieux, préserver son être et sa vie en s’accomplissant au cours de tant d’années qu’on ne peut compter que sur une vingtaine de nos mains.
36.500 jours, 876.000 heures, 52.560.000 minutes…astronomique ! Un total d’instants de bonheur, de joie, de souffrance, de beauté, de bonté et d’élégance, de dévouement, de courage, d’amour calculé en années-lumière.
Car vous nous illuminez, chère Caroline, le saviez-vous ?

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