mardi 1 mai 2007

A propos de "Boris et Boris", petite revue de presse



• En quatrième de couverture :

"Au cours de la guerre 40-45, deux élèves portant chacun le prénom de Boris se retrouvent sur le même banc d’une classe, dans un collège qui pratique un enseignement catholique rigoureux. Ce n’est pourtant pas leur homonymie qui rapproche les deux amis, mais sans doute leurs différences. Le premier est sportif, épicurien et pragmatique. Le second, plutôt efféminé et de nature fragile, rêve d’un amour purifié de toute incidence charnelle. Il idéalise à outrance Hélène, une jeune fille à qui il ne cesse d’écrire des lettres plus mystiques que galantes.

Au fil des ans, entre le sportif et le poète, les liens vont se resserrer, dans une atmosphère trouble où la hantise du péché et la culpabilisation vis-à-vis du sexe prennent des dimensions obsessionnelles.

Jean Botquin aborde avec un réalisme sensible le roman d’une adolescence perturbée par la guerre, la mort, l’intolérance et l’éveil d’amours interdites, des thèmes essentiels qui opposent les croyances religieuses aux progrès de la pensée et continuent à peser sur l’actualité."

• Jacques Franck dans La Libre Belgique :

"(...) Jean Botquin, lui, évoque son adolescence dans les années 40 sous une forme romanesque. Deux garçons, tous deux prénommés Boris, sont aussi différents que possible: l'un, parfois brutal, sportif, chef scout, épicurien, pragmatique, l'autre, frêle et doux mais volontaire et tenace, doué pour la poésie et l'introspection, et rêvant d'un amour purifié de toute incidence charnelle. Ils fréquentent le même collège, sont fascinés l'un par l'autre et bientôt liés par une amitié vraie, non dépourvue de résonnances sensuelles sans glisser pour autant aux «amitiés particulières», comme disait Roger Peyrefitte. Très tôt, deux cousines distillent leur séduction dans leurs coeurs et leurs désirs.

Ecrit avec autant de finesse que de réalisme, l'éveil intellectuel et affectif de ces deux adolescents dans la Belgique de la guerre et de l'après- guerre, permet à Jean Botquin de brosser le paysage de ses propres années de formation: le poids de la guerre, une petite ville de province, un milieu familial catholique, les livres qu'on lisait, la sévère éducation religieuse et morale d'un collège où les prêtres étaient comme obsédés par le péché de la chair mais sous leur soutane «se cachaient aussi, fort heureusement, des hommes cultivés (qui) nous ont appris à écrire, à construire, à structurer, à réfléchir, à argumenter, à démontrer». Juste hommage qu'accompagne le constat ironique que ce moralisme étroit n'empêchait ni les expériences érotiques, ni pour certains le progressif abandon de la foi.

Depuis dix ans, libéré de ses obligations professionnelles, Jean Botquin publie des romans, des recueils de poésie, outre un «Teneré», Grand Prix de la nouvelle de la Communauté française, dans le cadre de la «Fureur de lire» 2004. Le temps n'aura fait qu'aiguiser des talents révélés dès «Lettres de poche».

• Marie Clotilde Roose, sur le site du Cercle de la Rotonde :

"Après Ténéré, présenté au Cercle en 2005, l’auteur a signé un livre dans cette même collection « Merlerouge », consacré à l’adolescence de deux élèves au collège épiscopal Saint-Martin, Boris et Boris. La guerre 40-45 est aussi au centre du récit, atteignant de plein fouet la vie familiale et affective des garçons, même si les conflits intérieurs semblent plus violents encore à propos de l’endoctrinement « concentrationnaire », le contrôle abusif du milieu ecclésiastique sur les jeunes esprits. Boris Lenoir, plus doué et plus sensible que les autres, souffrira intensément du « bourrage de crâne entretenu » par les éducateurs, leur « casuistique empoisonnée » à propos de la « chair » marquée par le sceau du péché. Son ami homonyme, narrateur devenu adulte, retrace l’évolution de leur relation intense, marquée d’attirances et de disputes, jusqu’au couperet saisissant de la chute. On pense parfois à l’univers d’André Gide ou à celui d’Herman Hesse, dans Narcisse et Goldmund. A la fois témoignage et récit haletant d’amours et haines adolescentes, ce livre ouvre les yeux du lecteur sur une époque particulière, dont les exigences et limites ne sont plus d’actualité : à la fois on respire (hors du carcan étouffant des impératifs religieux) et on regrette certains aspects du passé : une formation humaniste nettement plus poussée, qui faisait apprécier Homère et Cicéron dans le texte… En cette narration, les considérations de l’adulte prennent parfois le dessus sur le ton, la pensée de l’adolescent, mais jamais ne parasitent la beauté de l’écriture, souple, vive, coulant de source. C’est un portrait d’histoire dans tous les sens du terme, propre à susciter de véritables débats pour aujourd’hui, littéraires, éthiques et pédagogiques."

Boris et Boris est publié chez Memory Press : cliquez ici pour commander

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