mardi 8 avril 2008

20 mars 2008 - 426ieme soirée des lettres à l'A.E.B. La gondole de l'Orient Express.


Je reproduis, ci-après, le compte-rendu de la présentation de Guy Capelle, par Joseph Bodson, dans "Nos Lettres":

Jean Botquin dont la nouvelle éponyme de ce recueil a été couronnée au concours de nouvelles organisé à l'occasion du 100ième anniversaire de l'A.E.B., sera présenté par Guy Capelle, médecin, originaire de Courtrai comme lui, et qui fréquenta le même Collège.






Guy Capelle se réfère à la recension de France Bastia, dans Nos Lettres, où elle souligne l'imagination, la richesse, la précision du vocabulaire de Jean Botquin, sa sensualité aussi, une certaine ardeur de vivre.

Jean nous lit un passage de la nouvelle "Un amour délocalisé", la fin d'une lettre d'Anaïs. Une femme rêve qu'elle marche le long d'un chemin de fer, dans un chemin rempli de ronces, puis entre les rails. Elle trouve une maison blanche à la porte ouverte, y entre...

Pour le présentateur, Jean Botquin est un grand romantique, un amoureux. Mais d'où viennent donc ce titre, et la gondole ?

Elle a été inspirée par un voyage à Venise. 17.000 italiens vivent à La Louvière, et c'est ainsi que lui est venu ce rêve, transporter une gondole sur le canal du Centre, devant la Cantine des italiens. Le rêve s'est réalisé, la nouvelle a été publiée à la Louvière, après sa parution dans le Livre Anniversaire de l'A.E.B.. A l'occasion d'un autre anniversaire, celui des accords belgo-italiens sur l'immigration, les autorités locales se sont mobilisées, ont fait venir, non pas une, mais deux gondoles à La Louvière. Preuve évidente qu'une fiction peut se réaliser, que les évènements que l'on invente sont souvent la réalité. La photo de couverture est d'un ami italien, le photographe Arfeli, que l'auteur a d'ailleurs fait vivre dans une de ses autres nouvelles.

La nouvelle est un art difficile...Le présentateur se souvient d'une réflexion de Charles Bertin qui en dit long sur le sujet.

Mon épouse m'accuse d'être paresseux...plaisante Jean Botquin, et de n'écrire que des textes courts. Mais en fait, il a un goût particulier pour les récits courts. Goût qui lui vient, sans doute, de ses humanités, et de sa carrière bancaire. La nouvelle doit être précise, condensée, ne peut renfermer aucune erreur. Cela se verrait de suite. De plus c'est une sorte de défi qu'il se lance à lui-même. Il faut laisser au lecteur le plaisir de lire entre les lignes. Un récit qui tient la route même s'il est fantastique ou surréaliste, du suspense comme dans un polar, une chute inattendue. Peu de nouvelles répondent à cette définition. Et l'on peut considérer Maupassant comme un maître du genre.

Une autre nouvelle est alors évoquée, où il est question du syndrome de Stendhal: une angoisse survient devant un excès de beauté, au point de causer des vertiges. En temps que médecin le présentateur croit qu'il s'agit plutôt d'un phénomène hystérique occasionné par une hyperventilation cardiaque au cours d'une admiration excessive des oeuvres d'art...

Cette nouvelle est un texte de commande pour l'atelier d'écriture de Montélier, sur le thème du journal intime. Jean Botquin a décrit un moment de crise d'un homme qui écrit pour se soulager, alors qu'il quitte sa femme pour rejoindre une italienne, Franscesca, en Toscane.

A une question du présentateur, Jean reconnaît qu'il attache beaucoup d'importance à l'érotisme. Sur ce plan, le livre de Jean Botquin est révélateur. A l'appui, il nous lira l'histoire d'Europe et de Zeus transformé en taureau, transposée dans la Crète d'aujourd'hui.

Mais il y a aussi ce côté candide, cet appétit de vie et d'amour. Cette finesse, cette délicatesse que l'on retrouve dans une autre nouvelle dont il nous lira un extrait, Le tambour d'or, évocation de souvenirs d'enfance.

Et c'est une raison supplémentaire qui lui fait aimer la nouvelle, cette possibilité de passer aisément d'un style à un autre.

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