vendredi 2 mai 2008

Ainsi commence l'Elégie.

Mes Venises à vau-l'eau
s'en sont allées

Les enfants ont baissé la tête
sur leurs dentelles blondes
les enfants aux têtes vertes
regardant leurs mains ne jouant plus
pantins désarticulés jouets brisés

Mes Venises à vau-l'eau
s'en sont allées

Trop de pelouses dans leur regard
tristement se souviennent
des douces barcarolles et des berceuses
chantées le soir si tristement
chanson du soir tombant dans l'oeil
tout grand ouvert
des anges bleus sans ailes d'or
des processions qui par l'enfance passent

Mes Venises à vau-l'eau
s'en sont allées

Ô barque amère des enfants crucifiés
en croix sur leurs rêves en délire
cachant les sanguines des mains et des pieds
avec de grands clous ronds enfoncés dans les
songes
et les bras des innocents jonchent la nuit
courbée sur Golgotha et sur le monde

Mes Venises à vau-l'eau
s'en sont allées

Enfants de sommeil enfants des rondes tristes
qui vont qui viennent et qui s'arrêtent
vêtus de sourires vétustes et vagues
et qui s'asseyent pour attendre
que la pluie cesse que la pluie recommence
pour attendre on ne sait quoi

Mes Venises à vau-l'eau
s'en sont allées

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Un enfant quand il rêve il prend son rêve au serieux.
Un adulte qd il rêve ne prend jamais son rêve au serieux...

Seuls les adultes qui sont fidéles à l'enfant qu'ils étaient méritent d'être poètes
Car comme l'enfant , ils prennent leurs rêves au serieux...

Amitiés

jean.botquin a dit…

Peut-être, oui, mes rêves de nuit souvent me font peur, après j'essaye d'en rire quand je m'en souviens à mon réveil mais souvent ils me poursuivent dans la réalité...Merci Mohamed d'être si proche

Cristina a dit…

J'espère que tu retrouveras rapidement "tes Venises à vau-l'eau"...
Et, je t'avoue, que j'aime prendre mes rêves au sérieux, celà fait du bien au coeur et à l'âme!
J'aime beaucoup ce texte.
Bonne fin de dimanche.