mercredi 1 avril 2009

La chambre noir du calligraphe. Un futur recueil de haïkus. Projet d'avant-propos

Huit haïkus prennent le large
et haïku contemplatif en bord de mer.
Photos de Marianne.


La chambre noire du calligraphe que j’ai baptisé recueil de haïkus n’est sans doute pas un recueil de haïkus classiques.
Cependant, si, d’après Tôhô, le haïku est un bref poème qui fixe à un instant donné les choses qui se meurent…avant qu’elles ne soient éteintes dans l’esprit, certains de mes haïkus répondent, il me semble, à cette définition. Ils sont aussi, pour reprendre un commentaire de Maurice Coyaud, des poèmes d’amour (ou de son contraire), ou de nostalgie, voire des souvenirs de voyages et d’itinéraires. Ce sont, je crois, également, mes sources d’inspiration.
Alain Kervern a dit du haïku qu’il était un art à part entière pouvant faire miroiter toutes les facettes de l’existence humaine et de l’univers. J’ignore si je peux reprendre cette phrase à mon compte. En tout cas , c’est ce que j’ai tenté de réaliser durant les deux mois où j’ai écrit ces quelques 250 tercets, à la suite d’un pari que je me suis fait à moi-même : serais-je capable de traduire une partie de mon imaginaire de cette manière fugace et concise ?

Je considère que chacun de mes versets forme un haïku qui se suffit à lui-même, un instantané de ma chambre noire. Qui peut être lu séparément. Dans l’ordre ou dans le désordre. Un haïku ou autre chose. J’espère un poème, un rendu d’une certaine réalité, intérieure ou extérieure, une réflexion, un constat, une image, une marque d’étonnement, un moment d’émotion.
Parfois un tercet a engendré un autre tercet, parfois même un troisième, comme si le premier n’avait pas été suffisant et qu’il nécessitait une couleur supplémentaire, un angle différent pour le rendre compréhensible. C’est sans doute en cela qu’on pourrait me reprocher d’avoir transgressé les règles de l’écriture des haïkus. On pourrait me dire : « Tu as pris plusieurs photos du même paysage.» Paysage mental ou réel s’entend. Ma réponse est simple, les instants ne sont jamais pareils, même s’ils forment une suite.

Anne Tardy a écrit quelque part que les haïkus sont de petits poèmes surgis en un instant que l’on attrape au vol du bout de son crayon. C’est joliment dit mais ne correspond pas à ce que j’ai éprouvé en les écrivant. Je ne les ai pas saisis au vol comme des papillons. Il m’a souvent été difficile de les faire entrer dans leur forme de 17 syllabes. Mais travail bénéfique que cette ascèse verbale qui force à l’essentiel et à la suggestion.

Leur classement en 7 chapitres n’a pas été arbitraire. Publiés par petits paquets sur mon blog durant les mois de février et mars, je les ai triés par thèmes et ambiances. En conclusion de ce travail, j’ai constaté que j’avais inconsciemment repris des thèmes que j’avais exprimés dans mes poèmes antérieurs sous d’autres formes, parfois proches des haïkus, mais jamais si rigoureuses. Je suis donc, apparemment, resté fidèle à moi-même.

Les haïkus de la chambre noire, à proprement parler, tournent autour de la création littéraire et l’espoir qu’elle contient. En quelque sorte, ils introduisent la suite, le verger, la nature, les germes et les fruits de l’amour. Apparaissent déjà, dans le verger, le couple qui se découvre et qui, plus tard, deviendra antagoniste. Cela annonce le sujet des trois saisons suivantes : la naissance, la maturité, la mort de la passion et de ses illusions.
Le recueil se termine sur la mer où mes haïkus prennent le large avec à leur bord mes passagers :

Quand deux passagers
Dérivent et divaguent
Rythmant leurs rêves

Et plus haut :

Voyage à deux
Voix vers l’île sous le vent
Tanguant sur les flots

Jean botquin

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Amitié Soleil
Métaphores chaudes
Duo Poètes...

Voici mon premier Aïe ku... pour mon guide de poésie

à toi Jean

02/04/2009

jean.botquin a dit…

Merci anonyme qui devrait être Pascal ou Pasquale...

Cristina a dit…

Bonne chance pour le receuil,Jean!
On l'attend avec impatience!
Exellente fin de semaine.

jean.botquin a dit…

Merci Cristina, bonne période de Paâques, avec le soleil.

pierperrone a dit…

Caro Jean, cari auguri per il tuo nuovo... figliolo...
Tes haikus je l'ai deja commentèes, ils m'ont tenu compagnie.
Aussi si je n'en ai pas toujours compris bien la signification des verset, parce que mon francais n'est pas tre bon.

A bientot.

jean.botquin a dit…

Piero, ta fidélité me conforte et me réchauffe le coeur. A bientôt aussi.J'aimerais voir ton visage...

Constance a dit…

ça promet !!! A bientôt Jean.

jean.botquin a dit…

J'espère, Constance. Oui, à bientôt...

Mohammed El Qoch a dit…

Félicitations l'ami, poète!