dimanche 14 août 2011

Naître à l'insu de soi (fin). Extrait de Ténéré.



C'est alors ou un peu plus tard peut-être le lendemain
d'un jour pareil entre deux levers de soleil deux couchers
les mêmes chaque fois mais toujours différents dans le
temps immuable dans le temps écoulé dans le cours du
temps le temps du levant du couchant précédant le
temps qui précède qui suit l'autre temps
Que je te vis et te regardais d'abord dans les couleurs
du soleil le ciel nucléaire explosé de fin du monde
au-dessus du squelette de la terre dépouillée en voie de
disparaître dans la nuit
Et te regardais éclair sur la dune dunes
métamorphosées pures allongées sur la pureté des
dunes minérales déséquilibrées équilibrées par le
vent arêtes du vent sous l'arrêt de la lune sa longue
course que je te vis et te regardais
Était-ce la première fois celle d'avant ou celle qui
suivit ?
Et la musique se dressa chavira en moi se fit silence
se fit arêtes de dunes versant de lune sous l'espoir du vent
sous le vent et la voix de la cathédrale aux ogives invisibles
et parfaites Et je te regardais comme une première fois
comme une dernière fois comme celle qui suivra toi aux
courbes aux ogives aux regards aux formes aux
harmonies au lustre de la terre nettoyée par le sable charrié
par le vent roche nue sculpture modèle ineffable
Que je vis et que je regardais

2 commentaires:

Danièle a dit…

Quelle belle écriture !

jean.botquin a dit…

Merci Danièle de partager ce texte avec moi.