vendredi 29 août 2008
Vol de nuit
mardi 26 août 2008
Apocalypse de Brugge (Bruges) en West-Vlaanderen (Flandre Occidentale)
-Bientôt, tu liras Gand-Gent, puis Gent- Gand, enfin Gent...Ce n'est pas si difficile à comprendre. C'est une question d'équilibre linguistique. Quand j'étais à l'école, on me disait: "In Vlaanderen Vlaams". Je répondais: "Ja". Mon père- Dieu ait son âme- qui ne parlait que le dialecte d'Overleie (à côté du français ) ajoutait quelque chose de pas poli que je ne me permettrais pas de répéter ici, quand je l'entendais parler en français à sa femme qui était française et que je lui disais: " In Vlaanderen Vlaams". Maman n'a jamais parlé un traître mot du dialecte d'Overleie. C'était une immigrée indisciplinée.
jeudi 21 août 2008
Agenda: LE LIVRE DANS TOUS SES ETATS.
-Dimanche 31 août je serai au salon littéraire organisé par le Rotary de la ville de Soignies à l' Abbayé de Saint-Denis à Casteau. Avec mes livres, bien entendu.
-Le mercredi 1 octobre, à partir de 17 heures, présentation par Isabelle Fable de "La gondole de l'Orient Express" en la salle de l'espace Wallonie-Bruxelles, 25, rue Marché- aux- Herbes,1000 Bruxelles (AREW).
- La Foire du Livre de MUSSON dans les Ardennes est annoncée. Elle se tiendra du vendredi 3
au dimanche 5 octobre, au centre culturel et sportif de la commune, rue de France.
-Les 15 et 16 novembre 2008, les Amis de Tournai organisent la 14eme édition de leur Salon du Livre "Tournai La Page", de 10h à 19h, à la Halle aux Draps.
QU'ON SE LE DISE !
lundi 18 août 2008
Adieu Pascal
Photos Marianne juin 2008
Anniversaires
2008
En juillet, j'ai eu 76 ans. J'ai atteint l'âge qu'avait mon père quand il nous a quitté. Je vis, je suis vivant. Encore vivant.
Je pense beaucoup à la mort, au passage. Après ? Je ne sais pas. On dit que la vie ne se termine jamais, qu'elle ne fait que changer de nature, qu'on est né pour l'éternité parce que le contraire serait absurde, incroyable, une très mauvaise farce du destin ou de la providence.
jeudi 14 août 2008
La jeune fille disparue
Photos Marianne mai 2007
mercredi 13 août 2008
L'Eclipse

Photo Web d'Arthur Lee, provenant de space wealther.com, prise en Chine le 1 août 2008. Merci à l'auteur à qui je dédicace mon poème.
L'éclipse
Moi le Soleil
je me serais lustré
les cheveux
Tu m'approcherais
toi la Lune
qui bientôt m'étreindrait
d'un baiser noir
qui m'éteindrait
moi le Soleil
l'orbite pleine
d'un chant de lumière
l'oeil
exorbité sur ton passage
et notre rencontre inespérée
Voilà
l'éclipse ronde
de nos songes
protubérants
jeudi 7 août 2008
Itinéraire
Photos Marianne
2008
Nous ne voyons rien, même pas pointer le jour. Nous n'entendons rien, même en tendant l'oreille.
Défilent des hommes qui transportent des charges sans nom, très loin, et parfois à bout de bras, dans la position la plus douloureuse qu'il soit. Pareils à ceux qui, avant eux, sont passés sur le même chemin, avec des charges semblables qu'ils s'efforçaient de ne pas regarder pour ne pas leur donner de nom.
Jadis il traversait le jardin sans détours. C'était peut-être un chemin de soleil illuminé par le sourire des fleurs qui embaumaient nos gestes les plus tendres. Peut-être un chemin de neige où nos pas glissaient sans laisser d'empreintes. L'itinéraire semblait printanier même en hiver.. La nuit, il suffisait de lever la tête pour entrer dans les étoiles jusqu'à l'aube.
Texte extrait de " Le front haut". J.B.
dimanche 3 août 2008
Les Chinois de Noyelles-sur-mer
Un cimetière militaire ? Oui et non. En tout cas, huit cents tombes, bien alignées, fleuries comme celles des soldats de la grande guerre, morts pour leur patrie ou pour la bêtise des hommes, envoyés se faire broyer par millions par des généraux stupides, ivres de gloire posthume, celle de la chair à canon. Quand on roule vers cette baie de Somme, en somme on ne voit que ça, le long des routes. De beaux cimetières, le doigt sur la couture du pantalon, des alignements impeccables comme aux parades militaires, avec la musique du silence par dessus le marché après le bruit de bronze de la première guerre.
Le chemin monte vers le portique en forme de pagode. On pousse la grille de fer forgé qui grince à peine, huilée régulièrement par les propriétaires de cette exterritorialité, les Britanniques du Commonwealth. On entre sans faire de bruit. Quelques oiseaux s'envolent et vont se nicher dans les vieux sapins qui trônent au centre du recueillement. Nous sommes seuls. Si je savais encore prier, je le ferais mais dans quelle langue, et à quel Dieu adresser ma prière dans ce cimetière qui n'est même pas de ma religion lointaine ?
Il en mourrait tous les jours, parfois plusieurs par jour, comme à la guerre mais ce n'était plus la guerre. En dessous des noms en écriture chinoise, on lit en Anglais 1919, avril, mai, juin...1919, le 11, le 12, le 13...juillet 1919, etc... Et comme cela pour les huit cents, sans en oublier aucun. Tous morts après la guerre, à moins que ce corps spécial n'ait pas eu connaissance de la fin des "festivités" et ait donc continué à se battre contre des fantômes, comme de braves chinois qu'ils étaient. En chantant:"Nuit de Chine, nuit d'amour, nuit de mort."
Non, on les a alignés pareils à des soldats qu'ils n'étaient pas, venus de Chine pour réparer ce que la guerre avait détruit, routes et voies ferrées; bons ouvriers ou esclaves, main-d'oeuvre à bon marché, parquée dans des baraquements construits pour eux dans la campagne de Somme pas loin de Noyelles-sur-mer, en somme en paradis de Picardie.
Alors, de quoi sont-ils morts, les chinois de Picardie? Va-t-en savoir? Pas de vieillesse mais de maladie, -du choléra ou de la peste-?, d'épidémie, ils tombaient comme des mouches, déja plus faibles que les autres, arrachés à la vie par la grippe espagnole.
Ils étaient tous de la même province, aussi on les a laissés ensemble dans le même cimetière, en rang d'oignons, tous sous une stèle identique, avec dessus leur date de décès, et leur nom qu'aucun chrétien ne sait lire, et leur appartenance au corps spécial de travail de l'Armée anglaise. Ce n'étaient pas des soldats, mais bon, c'était tout comme, des mercenaires d'après guerre. On a brûlé leurs baraquements. Alors tant qu'à faire, on a creusé leurs tombes sous la cendre pour en faire ce joli lopin de cimetière. C'est ce qui s'appelle du savoir faire ou encore du savoir vivre à l'Anglaise.