mardi 26 août 2008

Apocalypse de Brugge (Bruges) en West-Vlaanderen (Flandre Occidentale)
















Sur l'autoroute déjà je m'étais posé des questions en regardant les panneaux de signalisation de l'agglomération bruxelloise. Je venais de Mons. Plus loin, on affichait que la ville d'où j'étais parti s'appelait aussi Bergen ou plutôt Mons -Bergen ou encore Bergen-Mons. A un certain moment, on ne parlait plus que de Bergen. Ma femme m'a fait remarquer que la même chose se passait avec Namur et Liège. Il y avait des indications Namur, Namen-Namur, Namur-Namen, et Namen tout court.





-Ce sont les caprices de B.H.V. dis-je à ma femme. Je me demande comment les touristes étrangers s'y retrouvent Par exemple: Chéri, tu crois que Luik c'est Liège ? Chéri, tu t'es trompé, on ne va pas à Parijs mais à Paris. Ne t'en fais pas, ça ira mieux plus loin quand on sera sorti du foutoir bruxellois Chaque commune a le droit d'avoir des indications dans sa langue, et dans les communes à facilités, on met les deux comme ça on est sûr de ne pas se tromper.


-Bientôt, tu liras Gand-Gent, puis Gent- Gand, enfin Gent...Ce n'est pas si difficile à comprendre. C'est une question d'équilibre linguistique. Quand j'étais à l'école, on me disait: "In Vlaanderen Vlaams". Je répondais: "Ja". Mon père- Dieu ait son âme- qui ne parlait que le dialecte d'Overleie (à côté du français ) ajoutait quelque chose de pas poli que je ne me permettrais pas de répéter ici, quand je l'entendais parler en français à sa femme qui était française et que je lui disais: " In Vlaanderen Vlaams". Maman n'a jamais parlé un traître mot du dialecte d'Overleie. C'était une immigrée indisciplinée.

L'autoroute de la mer possède six bandes de circulation. Les Flamands, les Bruxellois et les Wallons font de leur mieux pour rouler entre les camions qui vont à Zeebrugge (Zeebruges) et au port de Gent (Gand). Certains camions passent en dessous de l'Escaut (de Schelde) pour aller de l'autre côté en Hollande. Le mot Escaut n'est pas interdit car le fleuve prend sa source en France et passe en dessous du pont des trous à Tournai (Doornik ! Eh! oui). Tournai est une ville chti du Hainaut (Henegouwen) assez belle mais pas aussi belle que Brugge (Bruges). Nous roulons vers Brugge voir la tante (tante) de mes enfants qui s'est bien intégrée dans la plus belle ville du plat pays qui est le sien, et le mien aussi, n'en déplaise à Jacques Brel. Elle nous a invités pour voir ce qui va se passer à Brugge si les Flamands et les francophones continuent à se disputer. Le spectacle sera grandiose. C'est une avant première de la prochaine guerre belgicaine. Elle a dit:" Apocalyptique" mais comme elle a un cheveu sur la langue depuis qu'elle parle 80% Flamand, j'ai compris autre chose comme "apoplectique".

Brugge n'a pas changé. Qui a parlé de Bruges la morte ? On y parle toutes les langues comme sur la tour de Babel. On y danse le menuet comme à Versailles. Et sur les canaux on transporte du thé de Chine accompagné de musique chinoise. Au marché aux poissons les dentellières font de la dentelle. Les gens se marient en pleine nuit. Et sur un pont les gens dansent comme sur le pont d'Avignon, tout en racontant des histoires dans une langue qui fait rire tout le monde. Il paraît que c'est de l'Ostendais (Ostend's). Et pour la circonstance, ils se sont habillés très joliment, de toutes les couleurs. Plus loin, une belle dame a ouvert sa fenêtre pour faire entendre les sons de sa harpe. Un monsieur se met à chanter une chanson sous la fenêtre. La dame se lève pour lui jeter une rose qui tombe dans le bateau. Et elle ferme la fenêtre. Et elle va dormir. Mais non, elle recommence la petite scène. Le monsieur revient sur son bateau. Et ainsi de suite, pendant plusieurs heures. Ils doivent être bien fatigués. Les gens qui regardent aussi.


A Brugge, depuis quinze jours, les brugeois (bruggelingen) décapitent un malfrat du nom de Baekelandt et quelques autres bandits de grands chemin, dont même des femmes, avec une guillotine française. C'est paraît-il un apport important de la culture française datant de la révolution française. Le bourreau a fort à faire. Il porte une cagoule pour qu'on ne le reconnaisse pas pendant la journée. Tous les soirs, le couteau tombe avec fracas. Cela va tellement vite qu'il paraît que le supplicié ne souffre pas. Pourtant la peine de mort n'existe plus en Belgique depuis bien longtemps, sauf visiblement à Brugge.

Avant d'aller voir l'apocalypse, notre guide nous mène admirer les jeunes combattants dans le park (parc) qui dansent avec des drapeaux (vaandelzwaaien). La plupart sont issus d'une ethnie
arienne groupant de jeunes blonds et blondes aux galbes avantageux. C'est un spectacle refraîchissant non dénué d'interêt.

Nous n'avons rien compris au déroulement historique sur la façade du musée Gruuthuse. Les autres touristes non plus.

Par contre, le son et lumière de quand Bruges sera devenu Zeebruges sous les bombes francophones et que la mer aura monté derrière les dunes pour s'engouffrer dans les canaux de la Venise du Nord (het Venetie van het Noorden) à la suite du réchauffement climatique, nous a terrifiés, ma femme et moi-même, sans oublier la tante (tante) de mes enfants. C'était horrible et superbe à la fois. Je n'ai rien compris ? Ah! bon. Je devais être très fatigué. Pardonnez-moi!
Proprietaire des photos: Marianne. Texte de Jean Botquin.
Toute ressemblance avec la réalité est le fait du hasard.

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