lundi 18 août 2008

Anniversaires

Photos prises par Marianne en juin
2008





































En juillet, j'ai eu 76 ans. J'ai atteint l'âge qu'avait mon père quand il nous a quitté. Je vis, je suis vivant. Encore vivant.
Je pense beaucoup à la mort, au passage. Après ? Je ne sais pas. On dit que la vie ne se termine jamais, qu'elle ne fait que changer de nature, qu'on est né pour l'éternité parce que le contraire serait absurde, incroyable, une très mauvaise farce du destin ou de la providence.

En attendant, je m'accroche à la vie, la seule de mes certitudes . Et je pense à tous ceux qui sont partis trop tôt: un de mes filleuls et sa femme, dans un accident de voiture, en laissant trois petits enfants derrière eux, Pascal dont j'ai parlé dans ce texte consacré à l'enterrement de son grand-père, une voisine italienne de 34 ans morte il y a quelques jours...
Le texte suivant a été écrit, il y a longtemps, pour mes deux neveux:
Sans le savoir
ils ont fait le pas de la fragilité
le pas de ceux qui ne pèsent pas
le pas de ceux qui ne sont plus
que sans poids dans la vie
Sans le savoir
ils ont fait le pas de l'immobilité
le pas de la longue déchirure
le pas de la souffrance des autres
Pourquoi ?
Dieu seul le sait
car nous
nous ne comprenons pas
parce qu'ils étaient
vivants
plus que jamais
pleins d'espoir et de force de vie
parce qu'ils étaient heureux
de vivre plus que jamais
parce qu'ils s'aimaient
plus que jamais ils ne pourront s'aimer
parce qu'ils aimaient
plus fort qu'ils ne pourraient jamais aimer
Ils sont morts dans la fragilité
ils sont morts dans le mouvement de l'immobilité
ils ont fait le pas de ceux qui ne pèsent plus
que le poids de la vie passée
que le poids de l'amour vécu
que le poids de l'amitié perdue



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