samedi 26 mars 2011

Les paupières des Fenêtres ( Extrait de "Le front haut")


Les paupières lourdes des fenêtres altèrent l’or de la lumière. La maison a les yeux clos et paraît s’endormir dans la chaleur de midi. À l’intérieur de l’heure creuse, d’une pièce à l’autre, tu vas. Puis, tu ouvres la fenêtre du jardin où mon ombre t’attend. Ton visage s’illumine à la manière de la fleur d’un magnolia au soleil. Me vois-tu, moi, qui ne suis peut-être que le sésame d’un temps ? Et tu es là, l’espace d’un instant, le temps de refermer les paupières de la fenêtre sur ton visage et ta forme qui m’interrogent sans cesse, l’espace d’un moment d’éternité. Te voilà disparue. Mon ombre parmi les roses, hélas, ne fera plus qu’un temps. Serais-tu morose derrière les fenêtres closes à m’attendre éternellement.



Haïku : Paupières des fenêtres/ Endormies dans le soleil/ À l’ombre de nos yeux

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