dimanche 27 mars 2011

Nous sommes (Extrait de"Le front haut")


Nous sommes, comme une pierre roulant de la montagne et rejetée par ton pas sur le chemin, comme une sculpture dont la taille régresse dans l’absence de tes mains, comme le silence dont s’entoure l’écriture avant qu’elle ne commence, comme le regard qui se pose sur la peur de l’ennui et la mort dont le sommeil s’inspire, comme l’indifférence des gestes et l’incohérence des mots, comme le voyage qui ne débute pas, comme la tentative de l’impossible amour, comme tout ce qui génère l’angoisse de la folie, comme tout ce qui m’éloigne de l’image de ton corps et de l’opacité de tes rêves, comme le printemps aussi, comme le sourire qui t’anime et te rend infidèle, comme ton visage endormi auprès du mien solitaire… Nous sommes , toi et moi, ces barques en dérive de nous-mêmes.

2 commentaires:

Danièle Duteil a dit…

Entre angoisse et souvenir, le balancement du temps. Très beau texte.

jean.botquin a dit…

Merci Danièle