mardi 29 novembre 2011

Poème surréaliste


Dans le Jardin
Les potirons roulent
 oranges
au bord de la route
Quand vont-ils arrêter
leur ronde nostalgie ?
+
Le saule se pare
d'une chevelure blanchie
par le temps
+
Sur la pelouse
quelques feuilles recroquevillées
font la nique aux escargots
+
Le pommier a perdu ses fleurs
de mariée
et les pommes n’ont pas raté
leur rendez-vous
avec l'automne
+
Jamais je n'aurais cru
que la femme au gui l'an neuf
viendrait sonner à ma porte en plein été
+
Le vent ébouriffe le cèdre
qui perd ses aiguilles
et chasse les deux pies
vers leur promenade déhanchée
dans le chemin bordé de buis
sous ma fenêtre grand ouverte
+
Quand s’embrume ma tête
j’embrasse les thuyas
alignés sur le cordeau
qui longe la rue d’en bas
et je leur dis
d’aller se promener
pour se distraire
+
La mort de l’if
a plu au magnolia
à l’ombre du prunus
et j’ai vu les arbres du voisin
avant de regarder les ongles
de mes pieds nus dans mes sandales
de jardin
+
Les hortensias
de bleus sont violets
dès l’instant où l’été se fane
au  crépuscule du quartier
+
Les merles crachent les noyaux de cerises
sous les moustaches
grises
des cinq chats blancs
Avec quoi vont-ils payer
leur noire impertinence
+
Le squelette de l’azalée
se blottit sous le rhodo
encore en fleurs
au cœur de l’hiver
+
Les genêts n’ont plus d’oreilles jaunes
le vent méchant les a arrachées
d’un coup de dent
+
 Sous mes pieds nus
l’herbe ploie
et se  déploie
au rythme de mes pas
+
Je me déshabille vers midi
quand le soleil tourne
tel un fou
sous l’œil curieux de ma voisine
qu’a jamais vu un vieil hibou
sans plumes
+
 Jean Botquin

5 commentaires:

Danièle Duteil a dit…

Lecture très réjouissante. Bravo !

jean.botquin a dit…

Merci Danièle

Anonyme a dit…

Cette nouvelle présentation, améliorée, me plait davantage, elle met en évidence de beaux haïkus. Seriez-vous passé d'une écriture automatique à une structuration volontaire ? TB. écrirait l'ancien prof.

jean.botquin a dit…

En fait, c'est la présentation initiale que vous avez sous les yeux, que Google avait malmenée. C'est la raison pour laquelle il y a cette fois-ci des + entre les versets pour éviter un amalgame indésirable. Merci pour votre commentaire.

Pascal (jos_ti) a dit…

De biens beaux textes, Jean ! Découvrant votre blog, je me suis permis de l'ajouter dans mes liens favoris.
Belle journée !