mardi 10 mars 2009

Les Haïkus de l'échiquier










Le violon s'inscrit
En ovale dans le champ
Unique du coeur


Une musique
Anesthésiait le chagrin
Du violoncelle


L'insecte qui perd
Ses échasses ne peut plus
Se prendre la tête


L'aigle s'accroche
Au crépuscule doré
Pointant des ailes


Hiberne tortue
Au creux des terres d'hiver
Et de tes pensées


Marche de l'été
A l'automne sans suivre
Les traces de pluie


Quand les montagnes
S'accouplent, elles ouvrent
Les rideaux fermés

Ils dorment au sein
D'un tumulus de galets
sortis de leur lit


Serrez vos poings
Sur une graine qui ne
Pourra plus germer


Le val attendait
L'embellie du grand glacier
Quand neige fondait


Toi l'ensommeillée
Des neiges descendais vers
Brumes et torrents


Monstre abusé
Disait-il en regardant
Le lion sans tête


Le cri de la mort
Pareil à la trompette
Sans embouchure


Silence du corps
Inhumé dans l'absence
Orbites creuses


Parfois un aigle
Émerge de l'échiquier
Droit vers les nuées

Car à cloche-pied
Il joue à la marelle
Du bout des ailes


À tes oreilles
Deux étoiles filantes
Comme des piercings


Lui parmi les tours
Elle au milieu des reines
Sans cavaliers noirs


Toi mensongère
Brûle ta chevelure
Aux feux de la vie


Embrasée, elle
Se détournait du soleil
Vers son horizon


Ses jambes étaient
Aussi sveltes que la queue
D'une comête


Momification
Grande indifférente
De l'éphémère


Ô violoncelle
Ô Sarcophage royal
Du chant des momies


Ses yeux cueillaient
L'image des visages
À chaque page


Haïkus de Jean Botquin et photos de Marianne .10 mars 2009







4 commentaires:

pierperrone a dit…

Ses yeux cueillaient
L'image des visages
À chaque page

Oui, j'aime cette image. Les visage peuvent etre les pages du livre de l'humanité. Oui, il serait un grand livre. Le livre où sont ecrits les destins des hommes. Le livre que chaque homme aimerait de lire. Où, peut etre, le livre que pas hommes voudrait lire. Le livre de la peur.

Mais, en réalité, il serait le très beau livre des visages des hommes, où sont ecrits les couleur des yeux e les sourires de tous les hommes e de tuotes les femmes e de tuouts les enfants. Aussi les larmes.

Voila, tes trois vers poortent loin...

jean.botquin a dit…

Merci Piero, c'est ce que tu as compris...

Cristina a dit…

Je me retrouve assez bien dans la tortue qui hiberne...
Bonne soirée.

jean.botquin a dit…

De plus elle est sympathique !