mercredi 18 mars 2009

Les Haïkus des noyés
























L'estacade
De glaives empalerait
Leurs passions


Ponton arrimé
A son infidélité
Seul en l'estuaire


Barque amère
Désemparée sur la mer
De ses reproches


Quel fardeau au bout
Des bras la ferait sombrer
Dans la tempête ?


Car la nuit pleurait
D'espoir sur son visage
Pendant sa nage


Aisselles emplies
D'odeurs d'algues marines
Et d'équinoxe


Sexe consacré
Aux presqu'îles d'écailles
Et totems criards


La reconquête
Ne passerait par l'oubli
Des blanches folies


Les îles gisaient
Démâtées sur leurs maigres
Battures de sel


Des serpents vert d'eau
Ahuris s'en échappaient
Sur leur peau gluante


Eux se débattaient
Pareils à des baudruches
Parmi les roses


Ils se disputaient
Une place où loger
Quelques hantises


Leurs ventres pleuraient
Des larmes virginales
La gueule en sang


Dépouilles damnées
A l'élégance rare
D'une autruche


Quels piètres pêcheurs
De rêves ils étaient l'un
Tout près de l'autre

Comment étais -tu
Licorne blanche blessée
Aux yeux pâles ?


Quelles labiales
Roses taisais-tu déjà
Quand tu parlais ?


Ô sabots onglés
Tes ouvertures closes
Tes joies renoncées.


Jean Botquin 18 mars 2009

1 commentaire:

Cristina a dit…

Que de belles photos!
Je pêche vos mots sur ces vagues avec bonheur!
Merci.