mardi 7 janvier 2014

Le clown.

Le clown

Le clown a bu et pleure de rire
Le clown pleure et boit son délire
qu’il aspire, faut-il le dire
à faire jaillir aux cris de sa clarinette
en bouche à bouche mélancolique
dans le halo de son dernier tour
Le clown rit et pleure son verre
vide qu’il remplit amer
pour le cracher, c’est ridicule
dans l’entonnoir avide
de son désespoir minuscule
Le clown soutire et c’est bien pire
Toutes les sornettes sempiternelles
de son petit réticule vert
à peine plus grand qu’un testicule
Il les prodigue, le clown
ses balivernes ses ritournelles
ses récidives rotatives
en gestes énormes et difformes
au-dessus des têtes amusées
des spectateurs désorientés
Le clown vacille sur ses échasses
en vrille en chasse, c’est dégueulasse
comme un habit qui se met à glisser
de son épouvantail et par terre se tasse
Sens dessus dessous il se ramasse
Et se déloge seul vers sa loge
où seul il rit et pleure de peur
en grimaçant, ah! quelle horreur

J.B. in « Élégie pour un kaléidoscope ». 

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