jeudi 5 février 2009

11 Haïkus pour gagner le temps perdu


Ces petits textes ont été écrits hier sur une table de brasserie bruxelloise, entre deux réunions. Il semblerait qu'ils pourraient ressembler à des haïkus. Peut-être. Il fait encore froid, trop froid pour moi en tout cas. J'attends le printemps. Vous aussi ? Mais le printemps, à mon âge, c'est un peu d'automne suranné...


Le soleil sombre
La prière monte au coeur
Du ciel mais en vain

Envol de l'aile
Sur la portée des songes
Où germe le grain


Le chemin oublie
Les pas de ceux dont les mots
Effacent la mémoire


L'ordre décompte
Les marches du désordre
Gravissant l'été


Pose les lèvres
Au milieu de la rose
En circonflexe


La vie se replie
En éventail derrière
Le souffle du temps


Même le poète
Ignore le rythme vert
Des fruits du printemps


Carguées les voiles
Menacent le vent de leur
Ignorance bleue


Que dire qui ne
Soit déjà dit du tréfonds
De ton regard blanc


Même le sucre
Dégoutte de sel marin
Sur l'espoir englué

La fin de la faim
Viendra quand il sera trop
Tard pour en parler

4 février 2009

12 commentaires:

Anonyme a dit…

oh!!!!!!!!!
des haïkus à la fois sobres et denses
Ils sont magnifiques...
(tu es donc allé à la soirée haïkus. Je trouve que des haïkus réussis, c'est difficile à faire. Mais toi tu y réussi parfaitement...

jean.botquin a dit…

Merci Coumarine, ton appréciation m'incite à continuer

Cristina a dit…

Vrai que c'est pas facile à réaliser.
C'est très beau et ton talent est toujours en bonne forme!

jean.botquin a dit…

Tant mieux, je vais donc continuer. J'espère en réussir d'autres, Cristina. Bonne nuit

pierperrone a dit…

Cher Jean, quelques mot je ne l'ai pas entendue bien. Mais j'ai apréciè le 5^, le 7^ et le dernier.
Pour le dernier, il'ya en italien un proverbe similaire: "che sfortuna, proprio ora che il cavallo ha perso il vizio di mangiare è morto" (que mauvaise chance, maintenant que le cheval a perdu l'habitude de manger, il est mort)...

jean.botquin a dit…

Pietro,
Les haïkus sont par definition flous et laissent au lecteur son propre champ d'imagination. J'aurais tort de les expliquer, cela n'aiderait pas à leur compréhension...

Anonyme a dit…

"Pose les lèvres
Au milieu de la rose
En circonflexe"

JOLIMENT DIT.

pierperrone a dit…

Oui, Poetètemarocain, cela est le plus sensuel.
Il ressemble à la douceur la plus fonde.
Il decrit avec des mots mysterieusement familières le mystère des sens des hommes (et des femmes, naturellement).
Non, Jean?

jean.botquin a dit…

Oui Pietro, peut-être, mais c'est toi qui décide, je n'impose pas mon interprétation...
Mohamed Ali, j'ai été sur ton blog, c'est bien que tu parles beaucoup d'amour, il n'y a que cela qui compte...

pierperrone a dit…

Oui, je disais pour ce que j'ai eprouvè en lisant tes haikus. Je pense aussi qu'ils sont, pour toi, comme les fils, touts egaux à son père.

jean.botquin a dit…

Pietro, que veux tu dire ? Des fils égaux à leur père ? En quelque sorte une projection de l'auteur, de ce qu'il est et de ce qu'il pense, une prolongation, un reflet du poéte ?
Bonne semaine à Rome, la superbe ville des sept collines !

Anonyme a dit…

Jean mon ami,
Tu dis que tu as écris ce poème ou des HAÏKUS en un temps court.
Moi je le trouve d'une grande qualité .C'est pour te dire qu'un poème s'écrit tout simplement .
Chaque poème a sa periode de gestation .....

Et tu parles de ton âge ? Sais tu que les poète n'ont pas d'âge? (sourire)

à propos du froid , même chez nous au Maroc , il fait brrrrrr

Salut à toi poète.

Mohamed