José Le Moigne, poète, chanteur, guitariste, romancier, d'origine bretonne et martiniquaise.
Pendant les longues heures d'attente, il m'a écrit un poème, qu'il m'a gentillement dédicacé:
A la saison des embuscades
quand la roche s'effrite
sous la poussée des mots
il y a des solitudes
impossibles à bercer
sinon par le roulis
ou le charivari des algues.
Une attente propice pour moi aussi à la création de quelques nouveaux haïkus:
Les ombres montent
Les marches de l'émotion
En grand silence
Plages étroites
On ne s'y tient pas debout
Sans équilibre
La neige noircit
Les cimes de l'éternel
A la Chandeleur
Le soir se brise
Sous la caresse du vent
Que la mer défrise
Les hortensias blancs
Des jardins vêtiraient
L'ocre des nuages
Elle brodait le fil
D'or de la souvenance
Sur un coeur de soie
Il s'était posé
Entre deux battements
De paupières roses
Elle recousait
Toutes ses peaux de chagrin
Avec des cils noirs
Les roses du soir
S'empourprent en effeuillant
Les marguerites
Mon amie Malika Madi romancière.Un extrait de "Poèmes du sel et de la terre" José Le Moigne -L'arbre à paroles.
De jour comme de nuit
ainsi des guerriers Massaïs
la sagaie à la main
l'alignement des peupliers
Avoir grandi
dans un moignon de ville
à quémander sous les persiennes
la suite de l'histoire
Ne pas déranger l'ombre
mais donner acte à la lumière
de ce bain qu'elle se donne
dans l'échancrure des manguiers
Superbe, n'est-il pas ?
J'écris des haïkus au milieu de mes bouquins.
Pour en savoir plus sur José Le Moigne cliquez sur un des deux liens
(dans la marge de gauche).
Toutes les Photos sont de Marianne.
7 commentaires:
C'est chouette de te voir dans "l'exercice de tes fonctions"
signant tes livres...
Amicalement
Ben oui, et le poète monumental qui m'écrase de sa haute stature, José Le Moigne, est un excellent poète qui écrit comme j'aime.
Merci, cher Jean, de dévoiler ce monde d'échanges de l'écrit, de communion dans la poésie et de conversations de l'esprit.
Cela émeut infiniment le velléitaire que je suis qui aurait toujours voulu et n'a jamais accompli.
Pourtant, Pierre-Henri, la qualité de ton écriture est incontestable, ta culture évidente, tes goûts esthétiques de premier choix, ta sensibilité d'une grande finesse, tes amours littéraires (notamment), ton goût du Maroc (que je partage) majorellien. Alors, il n'est pas trop tard...
Mon Dieu, Jean, dit par toi j'en demeure confus ; confus et ravi (on a toujours un égo qui sommeille quelque part).
Vous rapportez vraiment de superbes passages, cela aussi c'est vraiment un don qui confirme l'artiste que vous êtes
bon je repasserai dans qq jours, sinon...
Je vous attends...
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