mardi 17 février 2009

Les Haïkus des fruits d'or



Sur le plateau d'or
Pupilles et cerises
Se mêlent aux baies

Le soleil rougit
Parmi les oranges et
Les pêches blondes

Quand les cigales
Chantent, les écureuils font
Des sauts affolés

Car les doigts d'ailes
De l'alouette prennent
La fuite au ciel

Or, les mains sculptent
La vie et l'enracinent
Dans leurs rêves

Mains douloureuses
De douceur lointaine et
D'avenir perdu

Les yeux suspendent
Leurs regards aux réponses
Que l'on n'attend plus

Car la tristesse
Se mesure à l'aune
Du bonheur nouveau

La joie traverse
Le champ de la nostalgie
Sans autre repos

Partageons quelques
Etoiles, autant pour moi
Que pour toi seule

Comptez les heures,
Autant si pas plus pour lui
Que pour son plaisir

Sur les espaliers
De l'inspiration les sauts
S'expriment trop tôt
Musique sème
Tes points d'orgue et respirs
Après l'orage

Elle découvre
Les îles bleus, les soutes
Pleines de prières

Ils organisent
Leurs solitudes autour
De pôles d'amour


Pieds sur des phrases
De verre ils marchent niant
Leur fragilité

Elle dit l'émotion
Qui rapproche la tête
Du coeur sur la main

Nul ne jugera
La parole qui fête
Les larmes de joie


Paupières closes,
Elle l'empêcherait d'entrer
Dans ses prunelles


Il caresserait
Les pétales du plaisir
Au soleil couchant

L'hallucination
Ultime attendait le
Moment des douceurs

Alors il disait
La tendresse des jasmins
Au goût de poivre

Alors dans la nuit
Ils pressentaient ce que l'un
Ou l'autre tairait

Fallait-il cueillir
Les fruits d'or pour connaître
L'envol des jongleurs?


Photos de Marianne et haïkus de Jean Botquin







8 commentaires:

pierperrone a dit…

Mains douloureuses
De douceur lointaine et
D'avenir perdu

Les mains des travailleurs, des migrants, des pauvres, des douloureux son douloureuses de la douceur lointaine. Les main de touts le desespoirès sont douloureuses d'avenir perdu.

Mon travail, dans les annèes passèe m'a fait connaitre les travailleurs qui avaient les mains douloureuses aussi pour les blessures de la fatigue quotidienne et pour les accidents qui le travail continue à provoquer touts les jours.
Pauvres victimes. Avec le corps blessé, les vies brisées, parfois désespérée. Parfois réduits à mauvaises martyrs sans nom. Parfois, la mort pour eux c'est tout.

Quand j'ai rencontrèe ce monde, cette hommes, j'ai compris que la vie est plus fonde et plus serieuse de que l'on penses generalement. C'est pour cela que je suis en colère contre la fausseté de la politique italienne. Misérable avec les fourrures. Bien plus misérable que les pauvres qui risquent sa vie touts les jours.

jean.botquin a dit…

Piero, je ne sais pas si je dois me réjouir de l'interprêtation que tu donnes à un des versets sur la douleur des mains et qui cause ta colère rétrospective. C'est une métaphore qui rencontre ta réalité, celle de ton vécu et je la respecte. Dans le contexte d'une réflexion sur l'amour-passion les mains qui ont caressé le corps d'un partenaire amoureux souffrent d'un amour qui s'est éloigné, qui ne peut plus se réaliser (l'avenir perdu). Elles sont nostalgiques d'une douceur qui a disparu. C'est bien ce que tu avais compris, toi aussi, mais tu as élargi ma signification. J'aime ces échanges à propos de textes.

Anonyme a dit…

"Le soleil rougit
Parmi les oranges et
Les pêches blondes"

Un des meilleurs morceaux que j'ai jamais lu dans les trois langues que je parle. Ca m'a rappelé une chanson d'Abdel Halim Hafez, où il dit (en arabe):

ouli li min zayyak
wallahi maalak zay
dalbadri min dayyak
So'ob 'alih edday

Dis-moi, qui pourrait te ressember?
Par Dieu tu n'as de pair!
Même la lune, à force de voir ta lumière,
A du mal à briller!

Merci pour le poème que tu as posté sur mon blog. A bientôt!

jean.botquin a dit…

merci Mohamed Ali. Je vais essayer de créer un lien entre nous deux qui avons une même sensibilité et sommes amoureux de la femme sans qui la vie ne serait pas ce qu'elle est...

pierperrone a dit…

Jean, je pense que ton verset est vraiment intense. Intense et avec plusieurs significations. Tes mots parlent aux lecteurs beaucoup de langues différentes,en fonction du nombre de ceux qui lisent. La poesie a cet pouvoir, de parler tout les lingeus que les lecteurs veulent. Je parles, naturalement, des lingues des coeurs, des affection. Et des differents vecus aussi que leurs (les lecteur) portent en eux-mêmes.
Mais, selon moi, cet est le miracle de la poesie. Et toi, qui est un poete, tu peut faire ces miracles.
Je pense que l'art montre ce que de divine est dans les hommes.

jean.botquin a dit…

Pietro ou Piero (selon tes préférences) la poésie peut et devrait toujours opérer des miracles. J'ignore si j'y réussi toujours, sans doute pas. Je sens confusément quelque chose qui s'opére en moi, aujourd'hui, gràce aux haïkus et à leur exigences...

pierperrone a dit…

Pour les amis mon nom est Piero; dans les cartes est Pietro Donato (deux noms). Pour toi, alors, est Piero, si tu veux.

Ta poesie est très sensible; tu doive etre très sensible. Ainsi tu peut percevoir les essences de la vie. Tu as aussi une tres bonne facon d'ecrire, de raconter. Tu as la magie de la poesie, ou, mieux, de l'art.

jean.botquin a dit…

Donc je t'appelle Piero...Merci pour tes compliments sur mon écriture, je ne sais pas si je les mérite.