vendredi 20 février 2009

Haïkus maritimes

Rades dansantes
Partances de port à port
Toujours plus lointains


Comme en bateau
Allégresse à bâbord
Ils voguent sur l'eau


Comme en bateau
Sabordée la tristesse
L'espoir à tribord


Voyage à deux
voix vers l'île sous le vent

Tanguant sur les flots


Ils voguent plus haut
Sous la lucarne du ciel
En plein vertige


Ni l'un ni l'autre
Ne voient la différence
Qui les éveillent


Partage d'âmes
Berceuses des Bermudes
Sous les nuages blancs


Quand deux passagers
Dérivent et divaguent
Rythmant les rêves


Ils respirent l'air
De pluie tintant sur le pont
Ouvert sur le ciel


Vent de clochettes
Du Tibet dans l'espace
Qui s'aventure


Prunelles griffez
Les caresses des chats gris
Comme des aimants


Regardez la mer
Et les plages où marcher
Sans toucher sable


Ils voguent cherchant
Le Saint Graal par les Indes
Ou le Japon


Quête affolée
Du plaisir de Byzance
Sur l'or des ailes


Face au grand vent
La proue coupe la vague
Des deux enfances


Tous deux se noient
Emportés par le ressac
Des brumes noires


S'ouvre le procès
Funéraire au-delà
De l'ignorance


Jean Botquin 20 février 2009

5 commentaires:

pierperrone a dit…

Comme en bateau
Tristesse à tribord sans
Espoir de retour

voila mon etat d'ame de ce period. Il y a des fois qu'un homme se truove en bateau, avec une compagnon (on peut dire?) de voyage mélancolique et sombre. Des fois on doive se confronter avec la compagnie de la fatale obscuritè. Cettes fois nous nageons sans espoir de retour.
Lorsque le voyage est en cette compagnie nous avons la chance parce que nous pouvos l'admirer, dans la splendeur du noir. Et en ces cas le dernier voyage n'est pas pour nous memes (n'est pas notre dernier voyage).

Il y a des fois que la mort est notre voisine. Bien, si nous pouvons encore la regarder dans les yeux, nous sommes des privilejèes. Ses victimes ne peuvent plus la regarder.

jean.botquin a dit…

Piero, je sais que ces versets traduisent beaucoup de nostalgie et je comprends bien ce que tu as écrit.

Cristina a dit…

De beaux mots, mais pas très réjouissant,comme thème...
Bonne semaine, Jean.

jean.botquin a dit…

Cristina, oui et non, mais la réalité est double...

Blog de José Le Moigne a dit…

Bonjour Jean,
J'aime beaucoup tes haïkus. J'y reviendrai avec beaucoup de plaisir.

José