mercredi 6 février 2008

Elégie pour un Kaléidoscope










Renée Compan-Julie, membre du Jury du prix Stephen Liégeard qui m'a été attribué le 25 septembre 2004 pour ce recueil de poèmes, a écrit notamment: UN HOMME QUI GARDE EN LUI SA JEUNESSE. C'est ce qu'on dit...J'aimerais bien que cela soit vrai. Et elle continue: "Vaisseaux fantômes glissant de tombe en tombe..." Oui! On devine la mer parsemée de ses ombres. Comment ne pas les percevoir dans la brume et la lenteur ? Pourquoi ne pas saisir un pan de leur mante et glisser avec elles jusqu'au rivage où les visages anxieux attendent ? Ce grand explorateur nous promène, de la pluie à la mer, aux marais même ! Sous sa plume, les mots tanguent, envoûtés. Bercés par les vagues moussantes de son esprit en éveil, il les fait vivre et nous les livre parfumés de son zèle.





Je pense qu'elle avait aimé un de mes anciens poèmes de jeunesse que j'ai envie de vous écrire, comme si je l'avais écrit hier seulement.





Repos dans l'eau





Sur les genoux de la mer je pose la tête


tel un voilier s'endormant dans la baie


et la houle berce mon sommeil


d'innocence





Une toute petite musique jaillit de moi


en flûtes minuscules


des étincelles crépitent


quand mes yeux rencontrent les étoiles


renversé dans la mer où je sombre





La mer m'accueille


la mer


la houle chaleureuse


bonne comme le pain du ciel





Au fond d'elle


au fond où les trompettes


se coulent s'estompent se dissolvent


je vais reposer





Auriez-vous pensé que les algues parfument


l'eau?


Auriez-vous pensé que les poissons se glissent dans


l'eau


comme des croissants de lune ?


Auriez-vous pensé au repos au fond de


l'eau


au repos que l'on ne trouve pas ailleurs


au repos des grands navires demâtés


aux gueules pleines de fleurs


et de noyés


au repos ?





Que de musiques j'entends


que vous ne pouvez entendre


dans les bras de sable et de limon


les yeux pleins de poissons


et d'odeurs sous-marines





Je suis las étendu ou presque


j'attends ou mort peut-être


avec toutes les musiques


mes secrets


que vous ne saurez jamais





Je ne vous dirai pas non plus


le nom de la fleur


que je serre sur mon coeur


que je serre entre mes doigts


un peu trop pour que ce soit peut-être


vrai


que je suis mort


au fond de l'eau


au repos

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Grande amoureuse de la mmer, je ne peux que vous féliciter pour ce joli poème.
Je viendrai vous rendre visite à la foire du livre!
Cristina